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Sahih Al Bohkari Volume 3

 

Au Nom d'Allah Le Clément Le Miséricordieux

 

Livre 51 - LA DONATION ET SES MERITES.

 

Rubrique. 1 - Sur ses mérites et sur le fait de l'encourager.

 

2566 - D'après Abu Hurayra (radiallahanho), le Prophète (r) dit; «O femmes musulmanes, qu'aucune de vous ne dédaigne [offrir] à sa voisine fût-ce un pied de brebis.»

2567 - 'Urwa [dit]: «'A'icha (radiallahanho) [me] dit: "0 fils de ma sœur! il nous arrivait de voir le croissant trois fois en deux mois, sans qu'on ait allumé du feu chez le Messager d'Allah (r)... — 0 tante! lui dis-je, et qu'est-ce qui vous faisait vivre? — Les deux noirs: les dattes et l'eau; de plus, le Messager d'Allah (r ) avait des voisins ansarites qui avaient des donations formées de chamelles. Ils offraient du lait de celle-ci au Messager d'Allah (r )qui nous en donnait à boire."»

Rubrique. 2 - Sur le peu de donation.

2568 - Selon Abu Hurayra (radiallahanho), le Prophète (r) dit: «Si l'on m'invite pour une épaule ou un pied..., je répondrai favorablement à l'invitation. Si on m'offre une épaule ou un pied, j'accepterai.»

Rubrique. 3 - Sur celui qui demande à ses compagnons de lui faire don d'une certaine chose.

* Abu Sa'îd: Le Prophète (r) dit: "Réservez-moi une part avec vous!"

2569 - Sahl (radiallahanho): Le Prophète (r) envoya à une femme des Muhâjir, qui avait un esclave menuisier, pour lui dire: "Ordonne à ton esclave de me faire un minbar !" En effet, elle donna cet ordre à son esclave qui alla aussitôt couper de tarfâ(1)

Il fabriqua ensuite un minbar et à la fin du travail, la femme muhâjir envoya informer le Prophète (r). "Envoie-le-moi! lui dit-il." On l'apporta et le Prophète (r) le souleva et le plaça l'a où vous le voyez.

 

2570 - D'après 'Abd Allah ibn Abu Qatâda as-Salamy, son père (radiallahanho) dit: «Un jour, j'étais assis avec des Compagnons du Prophète (r) à un campement installé sur le chemin de la Mecque. Le campement du Messager d'Allah (r) était en avant. Tout le monde était en état de sacralisation, sauf moi. Tandis que j'étais en train de réparer mes chaussures, ils aperçurent un âne sauvage mais ils ne dirent rien. Toutefois, ils voulaient que je l'aperçus de moi-même. En effet, je me retournai et je le vis. Aussitôt je me levai, je sellai et enfourchai mon cheval en oubliant la cravache et la lance. Alors, je dis aux présents: "Donnez-moi la cravache et la lance! — Non, me dirent-ils, par Allah, nous ne t'aiderons en rien pour le chasser!" Pris de colère, je descendis et ramassai la cravache et la lance. Après quoi, je remontai et j'attaquai l'âne que je pus atteindre. D'ailleurs, je le rapportai mort. Après s'être mis à manger de sa chair, les Compagnons eurent des doutes sur le fait s'il est licite ou non d'en manger en état de sacralisation. Nous continuâmes ensuite notre chemin et moi de cacher une épaule de l'âne avec moi. Quand nous avions joint le Messager d'Allah (r), nous l'interrogeâmes sur la chose. "Avez-vous encore un morceau de cet âne? — Oui, répondis-je." Je lui remis alors l'épaule et il la mangea en entier tout en étant en état de sacralisation.»

[Muhammad ibn Ja'far]: Cela m'a été aussi rapporté par Zayd ibn Asiam, et ce de 'Atâ' ibn Yasâr, d'Abu Qatâda.

Rubrique. 4 - Sur celui qui demande à boire.

Sahl: Le Prophète (r) me dit: "Donne-moi à boire!"

2571 - Abu Huwâla — son nom est 'Abd Allah ibn 'Abd-ar-Rahmân — dit:

«J'ai entendu 'Anas (radiallahanho) dire: "Le Messager d'Allah (r) vint chez nous dans cette maison-ci et demanda à boire. Nous lui fîmes traire une brebis à nous puis j'ajoutai au lait un peu d'eau prise dans notre puits-ci et je lui donnai à boire. A sa gauche, il y avait Abu Bakr et en face de lui il y avait 'Umar. Quant à sa droite, il y avait un bédouin. Quand le Prophète eut terminé de boire, 'Umar [lui] dit: Voici Abu Bakr... Mais le Prophète(r) passa le reste du lait au bédouin et dit: "Ceux qui se trouvent à droite d'abord, ceux qui se trouvent à droite. Commencez [toujours] par la droite."

«Et Anas de reprendre: "Cela est une sunna, cela est une sunna..." Il répéta cela par trois fois.»

(1) Espèce de tamaris.

Rubrique. 5 - Sur le fait d'accepter comme cadeau une partie du gibier.

* Le Prophète (r) accepta une épaule du gibier d'Abu Qatâda.

2572 - 'Anas (radiallahanho) dit: «A Mar-ad-Dahrân, nous fîmes sortir un lièvre de son gîte et nous nous mîmes à le pourchasser. Je le rattrapai puis je le ramenai à Abu Talha qui l'égorgea et envoya au Messager d'Allah (r) la partie supérieure de la cuisse ou les deux cuisses... les deux cuisses, c'est sûr. Le Prophète(r) accepta le cadeau.»

Hichâm: «II en mangea? — Oui, il en mangea», répondit 'Anas qui dit ensuite: «II l'accepta.»

Rubrique. 6 - Sur le fait d'accepter un cadeau.

2573 - As-Sa'b ibn Jathâma (radiallahanho) [rapporte] qu'il avait offert au Messager d'Allah (r ) à 'Abwâ' ou au Waddân un âne sauvage et que le Prophète(r) le lui avait rendu en lui disant, après avoir remarqué sa mine: "Nous ne te l'avons rendu que parce que nous sommes en état de sacralisation."

Rubrique. 7 - Sur le fait d'accepter un cadeau [sic].

2574 - 'A'icha (radiallahanha): Les gens attendaient le jour de 'A'icha pour remettre leurs cadeaux, et ce dans le but d'être agréable grâce à elle — ou: pour cela — au Messager d'Allah (r).

2575 - Directement de 'Adam, directement de Chu'ba, directement de Ja'far ibn 'lyyâs qui dit: «J'ai entendu Sa'îd ibn Jubayr rapporter qu'ibn 'Abbâs avait dit: "Um Hufayd — la tante maternelle d'ibn 'Abbâs — offrit au Prophète (r) du fromage, du beurre et de la viande de lézard. Il mangea du fromage et du beurre et laissa la viande de lézard par dégoût."

«Ibn 'Abbâs:; "Mais on la mangea à la table du Messager d'Allah (r)."»

2576 - D'après Muhamad ibn Ziyâd, Abu Hurayra (radiallahanho) dit: «Lorsque le Messager d'Allah (r) recevait un mets, il demandait: "Est-ce un cadeau ou une aumône?" Si on lui disait qu'il s'agissait d'une aumône, il n'en mangeait pas et disait à ses Compagnons de manger; mais si on lui disait qu'il s'agissait d'un cadeau, il portait la main et mangeait avec eux.»

2577 - 'Anas ibn Mâlik (radiallahanho) dit: «On apporta de la viande au Prophète (r) et on dit: "On vient de faire une aumône pour Barîra. — C'est une aumône pour elle, dit-il, et un cadeau pour nous."»

2578 - Directement de Muhammad ibn Bachâr, directement de Ghundar, directement de Chu'ba, de 'Abd-ar-Rahmân ibn al-Qâcim, directement d'al-Qâcim, de 'A'icha [qui rapporte] qu'elle voulut acheter Barîra, que les maîtres de celle-ci exigèrent de garder le droit de patronage et qu'informé de cela, le Prophète (r) lui dit: "Achète-la et affranchis-la! car le droit de patronage revient à celui qui affranchit."

[Elle rapporte aussi] que Barîra reçut de la viande et qu'on dit au Prophète (r): "Ceci est une aumône pour Barîra. — C'est un aumône pour elle, répondit-il, et un cadeau pour nous", et qu'on lui donna le choix (à Barîra) [de rester ou de quitter son mari]...

Abd-ar-Rahmân: «Son mari, était-il libre ou esclave?»

Chu'ba: «J'ai interrogé 'Abd-ar-Rahmân sur son mari et il m'a répondu: "Je ne sais pas s'il était libre ou esclave."»

2579- D'après Hafsa bent Sîrîn, Um 'Atiyya dit: «Le Prophète (r) entra chez 'A'icha (radiallahanho) et dit: Avez-vous quelque chose [à manger]? — Non, répondit-elle, sauf ce qu'Um 'Atiyya a envoyé de la brebis que tu lui avais envoyée des Aumônes — Eh bien! elle est arrivée à sa destination."»

Rubrique. 8 - Sur celui qui offre une chose à son compagnon en cherchant à le lui remettre le jour consacré à l'une de ses épouses

2580 - 'A'icha (radiallahanha) dit: «Les gens cherchaient à donner leurs cadeaux [au Prophète (r)] durant mon jour... Et Um Sulaym [lui] dit que les autres épouses s'étaient réunies [à cause de cela]. Elle lui fit part [de ce qu'elles avaient décidé] mais il se détourna d'elle.»

2581 - Directement de 'Ismâ'îl, directement de son frère, de Sulaymân, de Hichâm ibn 'Urwa, de son père, de 'A'icha (radiallahanho): Les épouses du Messager d'Allah (r) formaient deux groupes: un groupe où il y avait 'A'icha, Hafsa, Safîyya et Sawda et un autre formé par Um Salama et le reste des femmes du Messager d'Allah (r).

D'autre part, les Musulmans connaissaient l'amour que le Messager d'Allah (r) réservait à 'A'icha. D'ailleurs c'est pour cela que l'un d'eux attendait le jour de 'A'icha pour venir offrir son cadeau au Prophète(r). Le groupe d'Um Salama parla alors à celle-ci et lui dit: "Adresse-toi au Messager d'Allah (r) afin qu'il dise aux gens ceci: Que celui qui veut offrir un cadeau au Messager d'Allah (r), qu'il le lui offre dans l'appartement de celle de ses épouses où il se trouvera." Effectivement, 'Um Salama lui fît part de cela mais il ne lui dit rien. Elles l'interrogèrent et elle leur dit: "II ne m'a rien dit. — Parle-lui de nouveau, lui dirent-elles."

«Elle lui parla une fois son jour arrivé mais, de nouveau, il ne lui dit rien que ce soit. Elles l'interrogèrent et elle leur dit: "II ne m'a rien dit. — Parle-lui de nouveau jusqu'à ce qu'il te parle." Une fois son jour arrivé, elle lui parla de nouveau sur le sujet. Alors il lui dit: "Ne me lèse pas au sujet de 'A'icha, car à part 'A'icha, la Révélation ne m'est jamais venue en étant dans le lit(1) d'une femme. — Je me repents devant Allah de ce que je t'ai lésé, dit 'Um Salama." Après cela, elles appelèrent Fâtima, la fille du Messager d'Allah (r) et l'envoyèrent lui dire ceci:

"Tes épouses te conjurent par Allah d'être équitable au sujet de la fille d'Abu Bakr." Elle lui parla et lui de lui dire: "0 ma fille! n'aimes-tu pas ce que j'aime? — Si," répondit Fâtima qui retourna les voir et les informer. Elles lui dirent:

"Retourne le voir!" Mais Fâtima refusa. Elles envoyèrent alors Zaynab bent Jahch qui alla le voir et lui parla d'une manière grossière. "Tes épouses, lui dit-elle, te conjurent par Allah d'être équitable au sujet de la fille d'ibn Abu Quhâfa." Elle éleva sa voix et se mit à insulter 'A'icha qui était alors assise. Le Messager d'Allah (r) regardait si 'A'icha allait répondre ou non. Effectivement celle-ci se mit à parler et à répliquer à Zaynab jusqu'à ce qu'elle l'eût poussée à se taire. Le Prophète (r) regarda alors 'A'icha et dit: "C'est la fille d'Abu Bakr!"

Al-Bukhâry: Les dernières paroles — C'est-à-dire, l'histoire de Fâtima — sont rapportées aussi de Hichâm ibn 'Urwa, et ce d'un certain homme, d'az-Zuhry, de Muhammad ibn 'Abd-ar-Rahman.

(1) Dans le texte, on trouve "robe".

* D'Abu Marwân, de Hichâm, de 'Urwa: Les gens attendaient le jour de 'A'icha pour offrir leurs cadeaux...

* De Hichâm, d'un certain homme de Quraych et d'un autre appartenant aux mawâîy, d'az-Zuhry, de Muhammad ibn 'Abd-ar-Rahmàn ibn al-Hârith ibn Hichâm: 'A'icha dit: «J'étais chez le Prophète (r) lorsque Fâtima demanda la permission [d'entrer]...»

Rubrique. 9 - Sur ce qui ne doit pas être refusé du cadeau.

2582 - Directement d'Abu Ma'mar, directement de 'Abd-al-Wârith, directement de 'Azra ibn Thâbit al-Ansâry — directement de Thumâma ibn 'Abd Allah — qui dit: «J'entrai chez lui(1) et il me donna du tîb(2) ...II me dit: "Anas affirme que le Prophète (r ) ne refusait jamais le tîb"»

Rubrique. 10 - Sur celui qui est d'avis qu'il est permis de faire don d'un objet non encore disponible.

2583/2584 - 'Urwa rapporte qu'al-Miswar ibn Makhrama (radiallahanho) et Marwân lui dirent ceci: «A l'arrivée du groupe délégataire de Hawâzin chez le Prophète (r), celui-ci se leva au milieu des gens, loua Allah de ce qu'il est digne puis dit: "Cela dit, vos frères sont venus repentants, et j'ai estimé de leur rendre leurs captifs. Que celui qui veut faire cela à titre gracieux, le fasse; quant à celui qui veut garder sa part du butin, il attendra la première occasion où Allah nous accordera un [autre] butin." Les gens dirent: "Nous te ferons cela à titre gracieux."»

Rubrique. 11 - Sur la récompense se rapportant au cadeau.

2585 - Directement de Musaddad, directement de 'îsa ibn Yûnus, de Hichâm, de son père de 'A'icha (radiallahanho) dit: «Le Messager d'Allah (r) acceptait les cadeaux et donnait des récompenses pour cela.»

* Wakî' et Muhadir ne font pas mention de cette chaîne: de Hichâm, de son père, de 'A'icha.

(1) Chez Thumâma.

(2) Parfum ou baume odoriférant.

Rubrique. 12 - Sur la donation faite [par le père] à son enfant et sur le fait qu'il n'est pas permis de faire don, à certains de ses enfants, à moins d'accorder aux autres une donation similaire, et qu'on ne doit pas faire assister des témoins dans ce cas.

* Le Prophète (r) dit: Soyez équitables envers vos enfants en cas de donation.

* Est-ce que le père peut revenir sur sa donation?

* Sur ce qu'on doit dépenser des biens de son enfant avec modération et sans outrepasser les limites...

* Le Prophète (r) acheta de 'Umar un chameau et le donna ensuite à ibn 'Umar en lui disant: "Fais-en ce que tu veux."

2586 - An-Nu'mân ibn Bachîr [rapporte ceci]: Son père l'emmena auprès du Messager d'Allah (r) et lui dit: «Je viens d'offrir à mon enfant-ci un esclave. — As-tu offert la même chose à tous tes enfants? demanda le Prophète. — Non. — Reprends-le alors!»

Rubrique. 13 - Sur le fait de prendre quelqu'un à témoin.

2587 - Amir dit: «J'ai entendu an-Nu'mân ibn Bachîr (radiallahanho) dire de sur le minbar ceci: Mon père me fît une donation. Mais 'Amra bent Rawâha dit: "Je n'accepte que si tu apportes le Messager d'Allah (r ) comme témoin." En effet, mon père alla voir le Messager d'Allah (r) et lui dit: "Je viens de faire une donation à mon fîls que j'ai eu de 'Amra bent Rawâha; mais elle m'a demandé de te prendre à témoin, ô Messager d'Allah (r)! — As-tu donné la même chose au reste de tes enfants? demanda le Prophète. — Non. — Craignez Allah et soyez équitables envers vos enfants." A ces mots, mon père retourna [chez lui] et annula sa donation.»

Rubrique. 14 - Sur la donation faite par l'homme à son épouse et vice versa.

* Ibrâhîm: Cela est licite.

* 'Umar ibn 'Abd-al-'Azîz: Ils(1) ne peuvent revenir sur leur donation.

(1) Les deux époux.

* Le Prophète (r) demanda à ses épouses de lui donner la permission d'être soigné chez 'A'cha.

* Le Prophète (r) dit: «Celui qui revient sur sa donation est comme un chien qui revient à sa vomissure.»

* Az-Zuhry — au sujet de celui qui dit à sa femme: "Fais-moi don d'une partie ou de toute ta dot" et qui la répudie après cela et elle de revenir sur son don — dit: «II doit lui rendre le don s'il l'a trompée; mais si elle le lui a donné de plein gré, alors cela reste licite. Allah, le Très-Haut, dit: ... si toutefois elles vous en faisaient pour une part remise gracieuse et spontanée(1)...»

2588 - 'Ubayd Allah ibn 'Abd Allah: 'A'icha (radiallahanho) dit: «Lorsque la maladie du Prophète (r) était devenue pénibe et le mal très dur pour lui, il demanda à ses épouses la permission d'être soigné chez moi. Elles la lui donnèrent et il sortit appuyé sur deux hommes pieds traînant à terre; il était entre al-'Abbâs et un autre homme.»

'Ubayd Allah: Comme je rapportai à ibn 'Abbâs ce qu'avait dit 'A'icha, il me dit: «Sais-tu qui est l'homme que 'A'icha n'a pas nommé? — Non, répondis-je. — C'est 'Ali ibn Abu Tâlib.»

2589 - Ibn 'Abbâs (radiallahanho) dit: «Le Prophète (r) dit: "Celui qui revient sur sa donation est comme un chien qui vomit... puis revient [pour manger] sa vomissure.»

Rubrique. 15 - Sur la donation faite par la femme à quelqu'un d'autre que son époux et sur le fait qu'elle affranchit [un esclave] même dans le cas où elle a un mari; cela est permis si elle n'est pas prodigue sinon cela ne peut être permis.

* Allah, le Très - Haut, dit: Ne donnez pas vos biens aux prodigues(2)

2590 - 'Asmâ' (radiallahanha) dit: «Je dis: "Messager d'Allah (r)! je n'ai d'autre bien que ce que me rapporte az-Zubayr, puis-je faire l'aumône? — Fais l'aumône, me dit-il, et ne la retiens pas, sinon on retiendra de toi [les Récompenses]."»

(1) An-Nisâ', 4.

(2) An-Nisâ', 5.

2591 - 'Asmâ': Le Messager d'Allah (r) dit: "Dépense... et ne compte pas sinon Allah te fera un compte [minutieux]; ne retiens pas sinon Allah te retiendra [sa Récompense].»

2592 - D'après Kurayb, l'affranchi d'ibn 'Abbâs, Maymuna bent al-Hârith (radiallahanho) rapporte qu'elle avait affranchi une esclave sans demander la permission du Prophète (r). A l'arrivée du jour où ce dernier venait chez elle, elle dit: "Sais-tu, ô Messager d'Allah (r)! que je viens d'affranchir mon esclave? — Tu as vraiment fait cela? — Oui. — Si tu l'avais donnée à tes oncles maternels, cela t'aurait rapporté une Récompense beaucoup plus grande."

* De Bakr ibn Mudar, de 'Amrû, de Bukayr, de Kurayb: Maymuna affranchit...

2593 - D'après 'Urwa, 'A'icha (radiallahanho) dit: «En voulant faire un déplacement, le Messager d'Allah (r) faisait un tirage au sort entre ses épouses. C'était celle qui y gagnait qui sortait avec lui.

«De plus, à chacune d'elles, il réservait un jour et une nuit, sauf pour Sawda bent Zam'a qui avait offert son jour et sa nuit à 'A'icha. Par cet acte, elle voulait être agréable au Messager d'Allah (r).»

Rubrique. 16 - A qui doit-on faire un cadeau en premier lieu?

2594 - De Bakr, de 'Amrû, de Bukayr, de Kurayb, l'affranchi d'ibn 'Abbâs, [qui rapporte ceci]: Maymuna, l'épouse du Prophète (r ), affranchit sa femme esclave. Le Prophète(r) lui dit alors: "Si tu avais fait don à tes oncles maternels, cela aurait été meilleur pour ta Récompense."

2595 - 'A'icha (r) dit: «Je dis: "0 Messager d'Allah (r)! j'ai deux voisins; à qui dois-je offrir mon cadeau? — A celui dont la porte est la plus rapprochée de toi, répondit-il."»

Rubrique. 17 - Sur celui qui n'accepte pas le cadeau pour une certaine cause.

* 'Umar ibn 'Abd-al-'Azîz: Du vivant du Messager d'Allah (r), le cadeau était vraiment un cadeau; mais aujourd'hui c'est une corruption.(1)

(1) Ou: un pot-de-vin.

2596 - 'Abd Allah ibn 'Abbâs (radiallahanho) rapporte avoir entendu as-Sa'b ibn Juthâma al-Laythy — C'était l'un des Compagnons du Prophète (r) — qui rapportait avoir offert un âne sauvage au Messager d'Allah (r) qui était en état de sacralisation à Abwâ' ou à Widdân et que celui-ci avait refusé.

Sa'b: Ayant remarqué ma mine à cause de son refus, le Prophète me dit: "Ce n'est pas parce que nous voulons te rendre [ton cadeau], mais nous sommes en état de sacralisation."

2597 - D'après 'Urwa ibn az-Zubayr, Abu Humayd as-Sâ'idy (radiallahanho) dit: «Le Prophète (r) désigna un homme des 'Uzd appelé ibn al-Lutbiyya pour [collecter] les Aumônes. A son arrivée, celui-ci dit: "Cela est pour vous et ceci m'a été offert..." Alors, le Prophète(r) dit: "Pourquoi ne reste-t-il pas chez son père ou chez sa mère et voir si on lui offre des cadeaux ou non? Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main, quiconque prend une chose des Aumônes viendra le jour de la Résurrection en la portant sur son cou, même s'il s'agit d'un chameau qui blatère, d'une vache qui beugle ou d'une brebis qui bêle." Puis, il leva les mains si haut que nous aperçûmes la blancheur de ses aisselles et dit par trois fois: "0 mon Allah! ai-je transmis...? ô mon Allah! ai-je transmis...?"»

Rubrique. 18 - Sur le cas où l'on fait une donation ou une promesse et qu'on meurt avant de recevoir la chose.

* 'Abîda: S'ils(2) meurent après que le cadeau a été envoyé du vivant du donataire..., alors ce cadeau reviendra aux héritiers de celui-ci; sinon, il sera aux héritiers de celui qui a offert le cadeau.

2598 - Ibn al-Munkadir [qui dit]: J'ai entendu Jâbir (radiallahanho) dire: «Le Prophète (r) me dit: "A l'arrivée des biens de Bahrayn, je te donnerai ainsi — par trois fois." Mais ces biens n'arrivèrent qu'après la mort du Prophète (r). Abu Bakr donna l'ordre à un héraut de dire: Que celui à qui le Prophète (r) avait fait une promesse ou à qui il devait une dette vienne nous voir. Je me rendis alors chez Abu Bakr et lui dis: "Le Prophète (r) m'avait promis..." Sur ce, il me donna trois poignées.»

(1) Celui qui offre le cadeau et celui qui en bénéficie.

Rubrique. 19 - Comment prend-on possession d'un esclave ou d'un objet [offerts]?

* Ibn 'Umar: J'étais sur un chameau rétif; le Prophète (r) l'acheta et [me] dit:

"Il est à toi.ô'AbdAllâh!"

2599 - D'après ibn Abu Mulayka, al-Miswar ibn Makhrama (radiallahanho) dit: «Le Messager d'Allah (r) distribua des tuniques sans toutefois donner quoi que ce soit à Makhrama qui [me] dit alors: "0 mon fils! allons voir le Messager d'Allah (r)." En effet, je partis avec lui. [A notre arrivée], il me dit: "Entre chez lui et appelle-le!» J'appelai le Prophète qui sortit, portant sur lui une desdites tuniques, et dit:

"Nous avions mis cela à part pour toi." Mon père regarda le vêtement et dit:

"Makhrama est satisfait."»

Rubrique. 20 - Sur le cas où l'on fait une donation et que le donataire en prend possession sans dire: «J'accepte.»

2600 - Selon Humayd ibn 'Abd-ar-Rahmân, Abu Hurayra (radiallahanho) dit: «Un homme vint voir le Messager d'Allah (r) et lui dit: "J'ai péri...! — Et pourquoi? demanda le Prophète (r). — J'ai commercé avec mon épouse pendant le mois de ramadan. — As-tu un esclave? — Non. — Peux-tu jeûner deux mois consécutifs? — Non. — Peux-tu donner à manger à soixante indigents. — Non." Sur ce, arriva un homme des Ansar avec un 'araq (Le 'araq est un panier) contenant des dattes. Le Prophète (r ) dit alors à l'homme: "Emporte ce panier et fais-en une aumône! — A plus besogneux que nous? ô Messager d'Allah! dit l'homme; par Celui qui t'a envoyé avec le Vrai, il n'y a pas entre les deux extrémités de Médine un foyer qui en a plus besoin que nous. — Va et donnes-en à manger aux tiens de ce panier."»

Rubrique. 21 - Sur le cas où l'on fait une donation d'une créance sur un individu.

* Chu'ba ibn al-Hakam: Cela est permis.

* Al-Hasan ibn 'Ali (que le Salut soit sur eux) offrit à un homme le montant d'une créance qu'il avait sur lui.

* Le Prophète (r) dit: «Celui qui doit payer un certain droit pour un autre, qu'il le lui donne ou lui demande de le désengager.»

* Jâbir: Mon père fut tué. Et comme il laissa des dettes, le Prophète (r) demanda à ses créanciers d'accepter les dattes de mon jardin et de désengager mon père.

2601 - Jâbir ibn 'Abd Allah (radiallahanho) rapporte que son père tomba comme martyr (Chahîd) le jour de la bataille d'Uhud. «Comme les créanciers, dit-ils, insistèrent à avoir leurs dus, j'allai voir le Messager d'Allah (r). Je lui parlai de l'affaire et [aussitôt] il demanda à ces créanciers d'accepter les fruits de mon verger et de désengager mon père; mais ils refusèrent. Le Messager d'Allah (r) ne leur donna pas mon verger et ne leur laissa pas l'occasion de le prendre en entier. Il me dit:

"Demain matin, je viendrai te voir." En effet, le lendemain matin, il vint chez nous. Il se mit à marcher entre les palmiers et à bénir leurs dattes.

«Après avoir fait la cueillette, je pus payer les créanciers et il nous resta une certaine quantité de dattes. J'allai voir le Messager d'Allah (r) que je trouvai assis et je l'informai de cela. Il dit alors à 'Umar qui était aussi assis: "Ecoute, ô 'Umar! — Et pourquoi pas, répondit 'Umar, nous savons bien que tu es le Messager d'Allah (r); par Allah, tu es vraiment le Messager d'Allah (r)!"»

Rubrique. 22 - Sur le fait qu'un seul individu fait une donation à un groupe

* 'Asmâ' dit à al-Qâcim ibn Muhammad et à ibn Abu 'Atîq: «J'ai hérité de ma sœur, 'A'icha, un bien situé à Ghâba contre lequel Mu'âwiya m'a donné cent mille. Cette somme est à vous.»

2602 - Sahl ibn Sa'd (radiallahanho): On apporta [du lait] au Prophète (r) et il en but. Il y avait à sa droite un jeune homme et à sa gauche des personnes âgées. Il dit alors au jeune homme: "Si tu me donnes la permission, je passerai [le lait] à ceux-ci... — Je ne suis point disposé, répondit le jeune homme, à préférer qui que ce soit pour lui laisser ma part qui me reste de toi, ô Messager d'Allah (r)!"A ces mots, le Prophète (r) mit [le bol] dans la main du jeune homme.

Rubrique. 23 - Sur la donation perçue et sur celle qui n'a pas été perçue; sur celle qu'on a partagée et celle qu'on n'a pas partagée.

* Le Prophète (r) et ses Compagnons offrirent aux Hawâzinites le butin qu'ils avaient eu d'eux. On n'avait pas encore procédé au partage.2603 - D'après Muhârib, Jâbir (radiallahanho) [dit]: «J'allai voir le Prophète (r) à la mosquée... Il me paya et me donna en plus.»

2604 - D'après Muhârib, Jâbir ibn 'Abd Allah (radiallahanho) dit: «Lors d'un déplacement, je vendis au Prophète (r ) un chameau. A notre arrivée à Médine, il me dit: "Rends-toi à la mosquée et prie deux rak'a\» Après quoi, il pesa...»

Chu'ba: Je crois que c'est: il pesa pour moi et fit bonne mesure. Après cela, il resta avec moi une partie de cette somme, et ce jusqu'au jour où les Syriens la prirent durant les événements de Harra.

2605 - Sahl ibn Sa'd (radiallahanho): On apporta [du lait] au Messager d'Allah (r) et il en but. Il y avait à sa droite un jeune homme et à sa gauche des personnes âgées. "Veux-tu me donner la permission, dit le Prophète(r) au jeune homme, de faire passer [le lait] à ceux-ci? — Non, répondit le jeune homme; par Allah, je ne préfère à ma personne aucune autre personne pour lui laisser ma part qui me reste de toi." Sur ce, le Prophète(r) mit [le bol] dans la main du jeune homme.

2606 - D'après Abu Salama, Abu Hurayra (radiallahanho) dit: «Un homme avait une dette sur le Messager d'Allah (r )... Ses compagnons voulurent le corriger mais il leur dit: "Laissez-le! celui qui a un droit peut toujours parler." Puis il dit:

"Achetez-lui un chameau de l'âge du sien et donnez-le-lui!" Ils dirent: "Nous n'avons trouvé que des chameaux avec un âge meilleur que celui du sien. — Achetez-le, dit le Prophète, et donnez-le lui! car le meilleur d'entre vous est celui qui paye le mieux [ses dettes]."»

Rubrique. 24 - Sur le fait qu'un groupe fait une donation à des gens.

2607 et 2608 - D'après 'Urwa, Marwân ibn al-Hakam et al-Miswar ibn Makhrama qui rapportèrent ceci: «A l'arrivée du groupe délégataire de Hawâzin auprès du Prophète (r) pour lui déclarer leur conversion à l'Islam; ils lui demandèrent de leur rendre leurs biens et leurs captifs. Il leur dit: "II y a avec moi ceux que vous voyez et les paroles que j'aime le plus sont celles de la vérité; choisissez une des deux choses: soit les captifs soit les biens. Je vous attendais."

En effet, le Prophète (r), après son retour de Tâ'if, les avait attendus plus de dix jours.

Convaincus que le Prophète (r) n'allait leur rendre qu'une des deux choses, ils dirent: "Nous choisissons nos captifs." Sur ce, le Prophète(r ) se leva au milieu des Musulmans, loua Allah de ce qu'il est digne et dit: "Cela dit, vos frères que voici sont venus repentants, et je suis d'avis de leur rendre leurs prisonniers. Que celui qui veut faire cela à titre gracieux, qu'il le fasse. Quant à celui qui veut garder sa part du butin, il attendra que nous la lui donnerions à la première occasion où Allah nous accordera un butin." Les gens dirent: "Nous leur ferons cela à titre gracieux, ô Messager d'Allah (r)! — Mais nous ne savons pas, dit le Prophète(r), ceux qui sont d'accord et ceux qui ne le sont pas. Retournez chez vous et que vos chefs nous rapportent votre décision!" Les gens retournèrent chez eux, leus chefs, après leur avoir parlé, revinrent voir le Prophète(r) et l'informèrent de leur approbation.»

C'est ce qui nous a été rapporté au sujet des prisonniers de Hawâzin.

Cela fait partie des dernières paroles d'az-Zuhry. C'est-à-dire: C'est ce qui nous a été rapporté...

Rubrique. 25 - Celui qui reçoit un cadeau au moment où il est assis avec d'autres personnes en a plus de droit.

* On rapporte qu'ibn 'Abbâs est d'avis que ceux qui sont assis avec lui sont des associés. Mais cela n'est pas authentique.

2609 - Abu Hurayra (radiallahanho): Le Prophète(r) emprunta un chameau puis le propriétaire vint demander son dû... Alors le Prophète(r) dit: "Celui qui a un droit peut toujous parler." Puis, il paye l'homme en lui donnant un chameau meilleur que le sien. Il (r) dit: "Le meilleur d'entre vous est celui qui paye le mieux [ses dettes]."

2610 - D'après 'Amrû, ibn 'Umar (radiallahanho) rapporte qu'il était en voyage avec le Prophète (r) sur un chameau rétif appartenant à 'Umar et qu'il précédait toujours le Prophète(r). "0 'Abd Allah, lui disait son père, personne ne doit précéder le Prophète (r)." Le Prophète(r) lui dit alors: "Vends-moi ce chameau! — II est à toi, répondit 'Umar." Il l'acheta puis il dit: "II est à toi, ô 'Abd Allah! Fais-en ce que tu veux."

Rubrique. 26 - II est permis de faire une donation d'un chameau sur lequel on est monté.

2611 - Ibn 'Umar (radiallahanho) dit: «Nous étions en voyage avec le Prophète (r); et j'étais sur un chameau rétif. Le Prophète (r) dit alors à 'Umar: "Vends-moi le chameau!" Il l'acheta puis dit: "II est à toi, ô Abd-ul-Lâh!"»

Rubrique. 27 - Sur le fait de donner en cadeau [un vêtement] dont le port est réprouvé.

2612 - D'après Nâfî', 'Abd Allah ibn 'Umar (radiallahanho) dit: «En voyant une tunique rayée de soie près de la porte de la mosquée, 'Umar ibn al-Khatâb dit au Prophète(r): "0 Messager d'Allah (r)! pourquoi ne l'achètes-tu pas pour la mettre devant les délégations le jour du vendredi? — II n'y a que celui qui n'a aucune part dans l'au-delà qui la porte."

«Après cela, arrivèrent des tuniques [du même genre] et le Messager d'Allah (r) en donna une à 'Umar qui dit: "Tu me la donnes malgré ce que tu avais déjà dit au sujet de la tunique de 'Utârid! — Je ne te l'ai pas donnée, expliqua le Prophète, pour que tu la portes."

«'Umar la donna ensuite à son frère polythéiste qui était à La Mecque.»

2613 - D'après Nâfî, ibn 'Umar (radiallahanho) dit: «Le Prophète (r) se dirigea vers la maison de Fâtima; [mais, en arrivant], il n'entra pas.

«Au retour de 'Ali, Fâtima le mit au courant de cela. Et 'Ali d'aller s'éclairer auprès du Prophète (r) qui lui dit: "C'est que j'ai vu sur sa porte un rideau rayé de plusieurs couleurs." Puis, il reprit: "Qu'est-ce que j'ai à voir avec la vie mondaine?"

«Ali se rendit chez Fâtima et la mit au courant. Elle dit alors: "Qu'il m'ordonne de faire de ce rideau ce que bon lui semble."

«Le Prophète(r): "Qu'elle l'envoie à Un tel, les siens en ont besoin."»

2614 - D'après Zayd ibn Wahb, 'Ali (radiallahanho) dit: «Le Prophète (r) m'offrit une tunique de soie rayée. Je la portai mais, en voyant la colère sur son visage, je la partageai entre mes parentes.»

Rubrique. 28 - Sur l'acceptation du cadeau offert par un Polythéiste.

* Abu Hurayra rapporte du Prophète(r) ceci: «Abraham (r) émigra avec Sarah et entra dans une cité où il y avait un roi — ou: un tyran — qui dit: "Donnez Agar à Sarah!"

* On offrit au Prophète (r) une brebis empoisonnée.

* Abu Humayd: Le roi de 'Ayla offrit au Prophète (r ) une mule blanche et un manteau et, par écrit, le Prophète (r) le désigna gouverneur de son pays.

2615 - D'après Qatâda, 'Anas (radiallahanho) dit: «On offrit au Prophète (r) une tunique de satin. Les gens furent surpris, car il défendait le port de la soie. "Par Celui qui tient l'âme de Muhammad dans sa Main, dit-il, la serviette de Sa'd ibn Mu'âdh au Paradis est mieux que cela!"»

2616 - De Sa'îd, de Qatâda, de 'Anas: Ukaydir de Dûma fit un présent au Prophète (r).

2617 - 'Anas ibn Mâlik (radiallahanho): Une Juive apporta au Prophète (r) une brebis empoisonnée et il en mangea une partie... On fit venir ensuite cette femme juive et on dit au Prophète: "Ne devons-nous pas la tuer? — Non, répondit-il."

Anas: J'ai toujours reconnu cet empoisennement sur la luette du Messager d'Allah (r).

2618 - Selon Abu 'Uthmân, 'Abd-ar-Rahmân ibn Abu Bakr (radiallahanho) dit: «Nous étions cent trente hommes avec le Prophète (r) qui nous dit: "Quelqu'un d'entre vous a-t-il de la nourriture?" Un homme avait un sa' [de semoule], ou une quantité égale, qu'on fit pétrir. Arriva ensuite un homme polythéiste ayant une grande taille et qui conduisait des moutons. Le Prophète (r) lui dit: "Est-ce une vente ou une 'atiyya (ou: une une hiba(1)) ?— Non, répondit l'homme, il s'agit d'une vente." Alors, le Prophète(r) acheta une brebis.

«On prépara cette brebis puis le Prophète (r) donna l'ordre de faire griller le foie.

«Je jure par Allah qu'à chacun des cent trente hommes le Prophète (r) offrit un morceau de ce foie; il donnait à ceux qui étaient présents à chacun sa part et gardait les parts de ceux qui étaient absents.On en remplit deux grandes écuelles; tout le monde en mangea et se rassasia, et quand même il resta une quantité dans les deux écuelles qu'on mit sur un chameau.»

[L'un des râwi]: II se peut que 'Anas s'est servi d'autres termes.

Rubrique. 29 - Sur le cadeau fait aux Polythéistes.

* Sur ces paroles d'Allah, le Très - Haut: Allah ne vous a pas interdit, ceux qui

(1) 'Atiyya (donation) est le synonyme de hiba.

ne vous combattent pas pour cause de religion, ni ne vous évincent de votre habitat, de vous montrer envers eux vertueux, équitables(1)

2619 - D'après 'Abd Allah ibn Dinar, ibn 'Umar (radiallahanho) dit: «Ayant vu un homme en train de vendre une tunique, 'Umar dit au Prophète (r): "Achète cette tunique pour la mettre le jour du vendredi et à l'occasion de l'arrivée des groupes délégataires! — II n'y a que celui qui n'a aucune part dans l'au-delà, répondit le Prophète, qui porte cela."

«Plus tard, on apporta au Messager d'Allah (r) plusieurs tuniques du même genre. Il en donna une à 'Umar qui dit: "Comment puis-je la mettre alors que tu as dit à son sujet ce que tu as dit? — Je ne te l'ai pas donnée, répondit le Prophète, pour que tu la mettes... Tu peux la vendre ou l'offrir."

«'Umar l'envoya à un frère qu'il avait à La Mecque et qui n'avait pas encore embrassé l'Islam.»

2620 - 'Asmâ' bent Abu Bakr (radiallahanho) dit: «Du vivant du Mesager d'Allah (r), ma mère, qui était polythéiste, vint me voir. J'interrogeai alors le Prophète(r): "Ma mère vient d'arriver et elle espère que je lui donne quelque chose, dois-je lui donner? — Oui, répondit-il, donne à ta mère!"»

Rubrique. 30 - Il n'est permis à personne de revenir sur sa donation ou son aumône.

2621 - Suivant Sa'îd ibn al-Musayyab, ibn 'Abbâs (radiallahanho) dit: «Le Prophète (r ) dit: "Celui qui revient sur sa donation est comme celui qui revient [manger] sa vomissure."»

2622 - D'après 'Ikrima, ibn 'Abbâs (radiallahanho) dit: «Le parangon du mal ne doit pas s'appliquer à nous. [Sachez donc] que celui qui revient sur sa donation est comme un chien qui revient [pour manger] sa vomissure.»

2623 - D'après Zayd ibn 'Asiam, son père [dit]: J'ai entendu 'Umar ibn al-Khatàb (radiallahanho) dire: «Je donnai à quelqu'un un cheval pour la cause d'Allah. Mais celui à qui je l'avais donné le négligea. Je voulus alors l'acheter de lui croyant qu'il allait le vendre à bas prix. J'interrogeai le Prophète (r) et il me dit: "Ne l'achète pas! même s'il te le laisse à un seul dirham, car celui qui revient sur son aumône est comme un chien qui revient [manger] sa vomissure."»

(1) Al-Mumtahina, 8.

r.31 - 2624 - Abd-ul-Lâh ibn 'Ubayd Allah ibn Abu Mulayka: Les fils de Suhayb, l'affranchi d'ibn Jud'ân, prétendirent que le Messager d'Allah (r) avait donné à Suhayb deux maisons et une pièce. Marwân leur dit: "Et qui va témoigner pour vous sur cela? — Ibn 'Umar, dirent-ils." Marwân convoqua alors ibn 'Umar qui témoigna que le Messager d'Allah (r) avait vraiment donné à Suhayb deux maisons et une pièce. Marwân jugea en faveur des fils de Suhayb en se basant sur ce témoignage.

Rubrique. 32 - Sur ce qui a été rapporté au sujet de la umrâ et de la ruqbâf(1)

* On dit 'a'martuhu ad-dâr pour dire: Je lui ai donné la maison en 'umrâ.

Et: 'ista'marakum fîha(2) veut dire: vous a fait des personnes qui mettent en culture...

2625 - Jâbir (radiallahanho) dit: «Le Prophète (r) décida que [l'objet de] la 'umrâ appartenait à celui à qui il a été donné.»

2626 - D'après Abu Hurayra (radiallahanho), le Prophète (r) dit:«La 'umrâ est permise.» 'Atâ': Jâbir m'a rapporté du Prophète (r ) un hadîth similaire.

Rubrique. 33 - Sur celui qui emprunte à un autre un cheval.

2627 - Qatâda dit: J'ai entendu 'Anas dire: «II y eut à Médine une peur de l'ennemi. Le Prophète (r) emprunta alors à Abu Talha un cheval appelé Mandûb et le monta... A son retour il dit: "Nous n'avons rien vu... Quant au cheval, nous l'avons trouvé très rapide."»

Rubrique. 34 - Sur le fait de prêter au marié à l'occasion de la consommation du mariage.

2628 - Directement d'Abu Nu'aym, directement de 'Abd-ul-Wâhid ibn 'Ayman, directement de son père qui dit: «J'entrai chez 'A'icha (radiallahanho) et je trouvai qu'elle portait une tunique en coton d'une valeur de cinq dirham. Elle me dit:

(1) La 'umrâ et la ruqbâ sont deux genres de don viager.

(2)Hûd,6l.

"Lève les yeux et regarde mon esclave... Elle dédaigne de porter cette tunique à la maison; pourtant j'avais du vivant du Messager d'Allah (r) une telle tunique que toute femme de Médine qui voulait se parer me demandait de la lui prêter."»

Rubrique. 35 - Sur la manîha(1)

2629 - Abu Hurayra (radiallahanho): Le Messager d'Allah (r) dit: «Quelle belle manîha que la donation d'une chamelle laitière qui vient de mettre bas ou d'une brebis laitière qui donne un vase de lait matin et soir.»

* Directement de 'Abd Allah ibn Yûsuf et de 'Ismâ'îl, de Mâlik qui rapporte ceci: Quelle belle aumône...

2630 - Directement de 'Abd Allah ibn Yûsuf, directement d'ibn Wahb, directement de Yûnus, d'ibn Chihâb, de 'Anas ibn Mâlik (radiallahanho) qui dit: En arrivant de La Mecque à Médine, les Muhâjir n'avaient rien avec eux. Les propriétaires des terres et de l'immobilier étaient les Ansâr qui acceptèrent de partager chaque année les fruits de leurs domaines avec les Muhâjir à condition que ceux-ci s'occupent de ces domaines.

[Az-Zuhry]: La mère de 'Anas — c'est-à-dire Um Sulaym qui est aussi la mère de 'Abd Allah ibn Abu Talha — offrit au Messager d'Allah (r) des palmiers qui les donna à son tour à son affranchie Um Ayman, c'est-à-dire la mère de 'Usâma ibn Zayd.

Ibn Chihâb: 'Anas ibn Mâlik m'a rapporté qu'après avoir combattu les habitants de Khaybar, le Prophète (r) retourna à Médine. Les Muhâjir rendirent alors aux Ansâr leurs manîha qu'ils leur avaient réservée de leurs palmiers. Quant au Prophète (r), il rendit à la mère de 'Anas ses palmiers et donna à Um Ayman à leur place des palmiers de son verger (min hâ'itihî)

* Ahmad ibn Chabîb: Mon père m'a rapporté cela de Yûnus. Mais il a dit ceci: ... à leur place [des palmiers] de ses propres [biens](... min khâlisihi).

2631 - D'après Hassân ibn 'Atiyya, Abu Kabcha as-Saluly dit: J'ai entendu 'Abd Allah ibn 'Amrû (radiallahanho) dire: «Le Messager d'Allah (r) dit: "II y a quarante

(1) La manîha est une sorte de donation. Pour quelques-uns, elle ne se rapporte qu'aux chameaux et aux ovins.

qualités, la plus haute est la manîha d'une chèvre, celui qui œuvre suivant l'une d'elles en espérant la Récompense et en ayant la conviction qu'elle se réalisera, Allah le fera entrer sûrement au Paradis."»

Hassân: Nous essayâmes de compter ses qualités qui sont au-dessus de la manîha d'une chèvre telle que le fait de rendre le sâlam, de dire "Que Allah t'accorde sa miséricorde!" à celui qui éternue, de débarasser la route des objets gênants, mais nous ne pûmes même pas arriver au chiffre de quinze.

2632 - Selon 'Atâ', Jâbir (radiallahanho) dit: «Comme quelques hommes d'entre nous avaient des terres en plus, ils se dirent: "Louons-les contre le tiers, le quart ou la moitié..." Alors, le Prophète (r) dit: "Que celui qui a une terre, la cultive ou la donne à son frère; s'il ne veut pas faire cela, qu'il garde sa terre..."»

2633 - D'après 'Atâ' ibn Yazîd, Abu Sa'îd dit: «Un bédouin vint voir le Prophète (r) et l'interrogea sur l'Expatriation. "Malheur à toi! lui dit le Prophète, l'affaire de l'Expatriation est dure; mais as-tu des chameaux? — Oui, répondit le bédouin. — Payes-tu leur Aumône? — Oui. — En offres-tu une partie? — Oui. — Les trais-tu le jour de leur abreuvement [pour donner aux pauvres...]? — Oui. — Tu peux faire de bonnes œuvres [même] loin des hommes; Allah ne néglige aucune de tes œuvres."»

2934 - Tâwus dit: «Le plus informé de la chose — c'est-à-dire ibn 'Abbâs (radiallahanho) — m'a rapporté que le Prophète (r) alla sur une terre pleine de moissons et demanda: "A qui est cette terre? — Un tel l'a louée, répondirent les présents. — Si le propriétaire l'avait offerte, cela aurait été mieux pour lui que de recevoir de l'exploitant un prix déterminé."»

Rubrique. 36 - Sur le fait qu'il est permis de dire: Je laisse cette esclave à votre service, suivant l'usage en cours.

* Quelques-uns sont d'avis qu'il s'agit là d'un prêt à usage. Mais si on dit: "Je te donne ce vêtement", il s'agit alors d'une donation.

2635 - Abu Hurayra (radiallahanho): Le Messager d'Allah (r) dit: «Abraham émigra avec Sarah... à qui on donna Agar et qui, en revenant..., dit: "As-tu réalisé que Allah a repoussé le mécréant et que celui-ci [m]'a donné une servante esclave?"

* D'ibn Sirîn, d'Abu Hurayra, du Prophète (r): Et il donna Agar comme servante.

Rubrique. 37 - Si on donne un cheval à un homme pour le monter, cela est considéré comme une 'umrâ ou une aumône.

* Quelques-uns sont d'avis qu'on peut revenir sur cela.

2636 - Directement d'al-Humaydy, directement de Sufyân qui dit: J'ai entendu Mâlik interroger Zayd ibn Asiam qui dit: «J'ai entendu mon père dire:

'Umar (radiallahanho) dit: "J'avais donné [à un homme] un cheval pour le monter pour la cause d'Allah. Comme je vis qu'on le vendait, j'allai interroger le Messager d'Allah (r) qui me dit: Ne l'achète pas, ne reviens pas sur ton aumône!"»

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