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L'authentique de Mouslim


Livre 44 - Mérites des compagnons (رضي الله عنهم)


Mérites de Abou Bakr As-Siddîq

 

4389. D'après Abou Bakr As-Siddîq (رضي الله عنه), J'étais avec le Prophète dans la caverne, lorsque je vis venir les polythéistes (qui nous poursuivaient). Je lui dis : "? Prophète de Dieu! Si l'un d'eux baissait les yeux, il nous verrait". - "Tais-toi, ô Abou Bakr, me répondit-il, que penses-tu de deux (personnes) dont Dieu est le troisième (qui les enveloppe de Sa protection)".

4390. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) faisant un prône, s'exprima ainsi : "Dieu, ayant donné à un de Ses serviteurs le choix entre les biens de ce monde et ceux qui sont par-devers Lui, cet homme a choisi ce dernier lot". Abou Bakr se mit alors à pleurer et dit : "Que nous sacrifions pour toi nos pères et nos mères!". Or, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) était ce Serviteur à qui Dieu a donné ce choix et Abou Bakr était la personne la plus informée à son sujet. - "L'homme, dit le Prophète, qui a été le plus généreux vis-à-vis de moi avec son affection et sa fortune, c'est Abou Bakr. Si j'avais dû choisir quelqu'un parmi ma Communauté comme ami fidèle, certes j'aurais choisi Abou Bakr, mais la fraternité islamique et l'affection réciproque des fidèles (sont préférables à l'amitié). Qu'on ne conserve aucune porte particulière (poterne d'accès aux appartements) dans la mosquée sans la boucher, sauf celle de Abou Bakr".

4396. D'après 'Amr Ibn Al-'As (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) l'ayant mis à la tête des troupes de l'expédition de Dhât as-Salâsil, il alla le trouver et lui dit : "Quelle est la personne que tu aimes le plus?". - "'Aïcha ", répondit-il. - "Et parmi les hommes?", reprit 'Amr. - "Son père (Abou Bakr)". - "Et qui encore?". - "'Umar (ibn Al-Khattâb)". Puis il énuméra d'autres hommes.

4398. Muhammad Ibn Jubayr Ibn Mut'im rapporte d'après son père, qu'une femme étant venue interroger le Prophète (صلى الله عليه و سلم) sur quelque chose, celui-ci (après lui avoir donné ses instructions) lui enjoignit de revenir plus tard. - "? Envoyé de Dieu, dit-elle, mais que devrai-je faire, si je viens et que je ne te trouve pas?". - c'est comme si elle faisait allusion à la mort du Prophète, selon Jubayr -. "Si tu ne me trouves pas, répondit-il, adresse-toi à Abou Bakr ".

 

4399. 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit : l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), au cours de sa maladie, m'a dit : Appelle-moi ton père Abou Bakr et ton frère afin que je dicte une lettre, car j'ai peur que quelqu'un ne souhaite et qu'il ne dise : "Je suis le plus méritoire (que quiconque pour être à la tête des musulmans après la mort du Prophète)", pourtant Dieu et les Croyants refusent et n'acceptent que Abou Bakr.

4401. D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : Pendant qu'un homme était en train de mener une vache qu'il avait chargée de bagages, celle-ci se tourna vers lui et dit : "Je n'ai pas été créée pour cela, j'ai été créée pour le lAbour". Effarés, les hommes s'exclamèrent : "Gloire à Dieu! Est-ce vrai qu'une vache peut parler?". - "Je crois cela, dit le Prophète, Abou Bakr et 'Umar le croient également". Abou Hourayra ajoute : Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : Alors qu'un berger surveillait son troupeau, le loup en prit une brebis. Le berger se mit à sa poursuite et put la sauver. - "Et qui donc la sauvera, s'écria le loup, le jour du lion, ce jour où il n'y aura pas d'autre berger que moi?". Les gens s'exclamèrent : "Gloire à Dieu!". - "Je crois cela, ajouta le Prophète (صلى الله عليه و سلم); Abou Bakr et 'Umar le croient également".

Mérites de 'Umar

4402. Ibn 'Abbâs (رضي الله عنهما) a dit : J'étais debout au milieu de la foule qui priait Dieu pour 'Umar Ibn Al-Khattâb, déposé dans son cercueil. Tout à coup un homme, qui se trouvait derrière moi, me saisit par les épaules. Me retournant alors, je vis que c'était 'Alî Ibn 'Abî Tâlib. Il dit (en s'adressant à 'Umar) : "Que Dieu te fasse miséricorde! Je n'ai convoité une place auprès du Seigneur comme j'ai convoité ta place éminente et j'espère bien que Dieu te placera avec tes deux compagnons (Muhammad et Abou Bakr). Que de fois, en effet, ai-je entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire : J'ai été avec Abou Bakr et 'Umar, j'ai fait (telle chose); je suis allé (à tel endroit) avec Abou Bakr et 'Umar. C'est pour cela que j'espère bien que Dieu te placera avec eux deux".

4403. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Pendant que je dormais, je vis en songe des gens qu'on fit passer devant moi portant des chemises dont quelques-uns leur allaient jusqu'aux seins, alors que d'autres ne leur allaient pas jusque-là. 'Omar Ibn Al-Khattâb fut un de ceux qui passèrent devant moi et sa chemise traînait à terre". - "Comment interprètes-tu ce songe, ô Envoyé de Dieu?", lui demanda-t-on. - "La chemise symbolisait la religion", répondit-il.

4404. D'après Ibn 'Omar (رضي الله عنهما), Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Pendant que je dormais, on m'apporta (en songe) un bol de lait; je bus jusqu'à ce qu'il me sembla sentir cette boisson s'écouler de mes ongles. Alors, je remis à 'Umar ibn Al-Khattâb ce que je n'avais pas pu boire". - "Quelle interprétation donnes-tu de ceci?", demanda-t-on à l'Envoyé de Dieu. -"C'était la science", répondit-il.

4405. Abou Hourayra (رضي الله عنه) a dit : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire : "Une nuit pendant que je dormais, je me suis vu sur le bord d'un puits auprès duquel était un seau. Je pris ce seau et puisai du puits la quantité d'eau que Dieu voulut. Ibn Abou Quhâfa prit ensuite le seau et puisa un ou deux seaux non sans une certaine défaillance que Dieu la lui pardonne. Après cela, le (petit) seau se transforma en un grand. Alors Ibn Al-Khattâb le prit. Jamais je n'ai vu l'homme le plus fort parmi les gens puiser de l'eau comme 'Umar, de sorte qu'(à la fin) les gens firent reposer (leurs chameaux près de l'abreuvoir, après avoir bu à satiété)".

4407. D'après 'Abdoullâh Ibn 'Omar (رضي الله عنهما), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : Je me suis vu (en songe) puiser d'un ancien puits à l'aide d'un seau. Abou Bakr se leva et puisa un ou deux seaux d'eau; en éprouvant de la peine. Que Dieu - à Lui la puissance et la gloire - lui pardonne. Ensuite 'Umar prit le (petit) seau qui se transforma en sa main, en un grand. Jamais je n'ai vu l'homme le plus fort étonner les gens par son travail comme lui, de sorte qu'(à la fin) les gens firent reposer (leurs chameaux près de l'abreuvoir, après avoir bu à satiété).

4408. D'après Jâbir (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : J'entrai au Paradis et j'y vis une maison ou un palais. - "A qui est ce palais?", demandai-je. - "A 'Omar Ibn Al-Khattâb ", me répondit-on. Je voulais y entrer, mais ce qui m'empêcha de le faire, c'est ta jalousie, (ô 'Umar). 'Umar se mit à pleurer et s'écria : "? Envoyé de Dieu, pourrais-je être jaloux de toi?".

4409. D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Pendant mon sommeil, je me suis vu au Paradis; une femme faisant ses ablutions auprès d'un château s'est offerte à mes yeux. J'ai demandé à qui était ce château; et l'on m'a répondu : A 'Omar Ibn Al-Khattâb. Et alors, me souvenant de la jalousie de 'Umar, j'ai tourné le dos et je suis revenu sur mes pas". Abou Hourayra a dit : "A ces mots, 'Umar se mit à pleurer ainsi que tous ceux qui assistaient à l'assemblée de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), puis 'Umar dit : Peux-je être jaloux de toi, pour qui je sacrifierais la vie de mon père, ô Envoyé de Dieu?".

4410. Sa'd (رضي الله عنه) a dit : 'Umar demanda un jour la permission d'enter au Prophète (صلى الله عليه و سلم), alors que ce dernier avait auprès de lui des femmes Qoraychites qui, avec des éclats de voix, l'entretenaient d'une augmentation de leurs parts dans les dons. Lorsque 'Umar demanda la permission d'entrer, elles se levèrent et s'empressèrent de se dérober aux regards. 'Umar, ayant reçu la permission d'entrer de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), trouva l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) en train de rire. 'Umar lui dit : "Que Dieu fasse épanouir le rire sur tes dents, ô Envoyé de Dieu!". Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) lui répondit : "C'est que j'ai été amusé de voir ces femmes, qui étaient chez moi, s'empresser au son de ta voix de se dérober aux regards". - "Et pourtant toi, Envoyé de Dieu, répondit 'Umar, tu es plus digne (que moi) de leur imposer la vénération"; et (s'adressant aux femmes) 'Umar ajouta : "Ennemies de vos âmes, vous me vénérez au lieu de vénérer l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)!". - "Oui, répondirent-elles, toi tu es plus roide et plus rude que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)!". - "Par Celui qui tient mon âme entre Ses mains, dit alors le Prophète (صلى الله عليه و سلم), le diable ne t'a jamais rencontré sur une route sans prendre aussitôt une autre route que la tienne".

4412. 'Omar Ibn Al-Khattâb (رضي الله عنه) a dit : "Dieu (m'a inspiré) et était d'accord avec moi sur trois choses : la station d' Abraham ('Ibrâhîm), l'observation du voile et les captifs de Badr ".

4413. Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) a dit : Lorsque 'Abdoullâh Ibn 'Ubayy Ibn Salûl étant mort, son fils, 'Abdoullâh ibn 'Abdoullâh vint demander à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) de lui donner sa chemise pour servir de linceul à son père. Le Prophète le lui ayant donné, il lui demanda de faire la prière funéraire sur son père. Quand l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) se leva pour faire cette prière, 'Umar se leva et, saisissant l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) par son vêtement, s'écria : "? Envoyé de Dieu, le Seigneur t'a interdit de prier sur lui". - "Dieu, répondit l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), m'a seulement laissé le choix, en disant : Que tu demandes pardon pour eux, ou que tu ne le demandes pas - et si tu demandes pardon pour eux soixante dix fois... Eh bien! je l'implorerai plus de soixante-dix fois". - "Mais c'est un hypocrite", reprit 'Umar. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) fit néanmoins la prière et ce fut alors qu'eut lieu la révélation suivante : Et ne fais jamais la Salâ sur l'un d'entre eux qui meurt et ne te tiens pas debout auprès de sa tombe

Mérites de 'Uthmân Ibn 'Affân

4416. Abou Moûsa Al-Ach'âri (رضي الله عنه) a dit : Pendant que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) était assis dans un des jardins de Médine, accoudé dans un endroit où il y avait de l'eau et enfonçant une branche qu'il avait dans la boue. Un homme vint et demanda qu'on lui ouvrît la porte : "Ouvre-lui, me dit le Prophète, et annonce lui qu'il ira au Paradis". J'ouvris et vis Abou Bakr à qui j'annonçai ce dont m'avait chargé le Prophète. Un autre homme vint ensuite et demanda qu'on lui ouvrît. - "Ouvre-lui, dit le Prophète, et annonce-lui la bonne nouvelle qu'il ira au Paradis". J'ouvris et je vis 'Umar à qui j'annonçai ce dont m'avait chargé le Prophète. Enfin un troisième homme demanda qu'on lui ouvrît la porte. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) se redressa alors sur son séant et me dit : "Ouvre-lui et annonce-lui la bonne nouvelle qu'il entrera au Paradis malgré un malheur qui le frappera". C'était 'Uthmân ibn 'Affân à qui j'annonçai ce dont m'avait chargé le Prophète. 'Uthmân a dit alors : "Dieu donne-moi la patience!" et ajouta : "Dieu est celui dont on doit implorer l'assistance".

Mérites de 'Alî Ibn 'Abî Tâlib

4418. D'après Sa'd Ibn 'Abî Waqqâs (رضي الله عنه), le Prophète a dit à 'Alî : "Tu es vis-à-vis de moi dans la situation de Aaron à l'égard de Moïse, avec cette différence qu'après moi il n'y aura plus de Prophète".

4423. D'après Sahl Ibn Sa'd (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit le jour de Khaybar : "Demain je confierai le drapeau à un homme par la main de qui Dieu nous donnera la victoire, à un homme qui aime Dieu et Son Envoyé et que Dieu et Son Envoyé aiment". Tous les fidèles passèrent la nuit, dans l'agitation, pour savoir à qui on donnerait le drapeau. Le lendemain matin, les fidèles se rendirent auprès de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), espérant tous recevoir ce drapeau. - "Où est 'Alî Ibn 'Abî Tâlib?", demanda le Prophète. - "ô Envoyé de Dieu, il a mal aux yeux", lui répondit-on. - "Qu'on aille le chercher!", reprit le Prophète. On l'amena et l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) lui cracha dans les yeux et fit une invocation et aussitôt 'Alî fut guéri au point qu'il semblait n'avoir jamais été malade. Le Prophète lui ayant remis le drapeau, 'Alî dit : "? Envoyé de Dieu, je les combattrai jusqu'à ce qu'ils soient (musulmans) comme nous". - "Va, lui répondit le Prophète; sois calme tant que tu ne seras pas arrivé à leurs positions; alors invite-les à embrasser l'islam; dis-leur les devoirs que la religion leur impose vis-à-vis de Dieu. Par Dieu! Il vaudrait mieux pour toi d'être, grâce à Dieu, le guide d'un seul homme dans la bonne voie que de posséder des chameaux rouges".

4424. Salama Ibn Al-'Akwa' (رضي الله عنه) a dit : 'Alî avait manqué à l'appel du Prophète (صلى الله عليه و سلم) à l'expédition de Khaybar, à cause d'un mal aux yeux dont il souffrait. Puis il se dit : "Manquerai-je donc à l'appel de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)!". 'Alî partit aussitôt et rejoignit le Prophète (صلى الله عليه و سلم). Or, la veille du jour dans la matinée duquel Dieu avait garanti la victoire, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dit : "Demain je donnerai le drapeau à un homme, - ou le drapeau sera reçu par un homme, aimé de Dieu et de son Envoyé - ou aimant Dieu et Son Envoyé - et c'est par sa main que sera accordée la victoire". Et voilà qu'à ce moment 'Alî survint près de nous à l'improviste. - "Voilà 'Alî," dirent les musulmans. Alors l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) lui confia le drapeau et Dieu donna la victoire aux musulmans par ses mains.

4426. Sahl Ibn Sa'd (رضي الله عنه) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) se rendit chez Fâtima. Ne trouvant pas 'Alî à la maison, le Prophète demanda à Fâtima où était le fils de son oncle, celle-ci lui répondit : "Il se produit entre nous quelque chose, alors il se fâcha contre moi et partit sans faire sa sieste chez moi". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) ordonna à quelqu'un de chercher où il se trouvait. Celui-ci vint ensuite dire au Prophète : "? Envoyé de Dieu! Il dort dans la mosquée". Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) se rendit auprès de lui et le trouva étendu; son châle (ridâ') défait après avoir tombé de ses épaules et couvert de poussière. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) se mit à épousseter cette poussière, en lui disant : "Eh! l'homme à la poussière ('Abû-Turâb, qui devint ainsi le surnom de 'Alî), lève-toi".

Mérites de Sa'd Ibn 'Abî Waqqâs

4427. 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit : Une nuit, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) avait une insomnie. Il dit : "Plut à Dieu si un homme vertueux de mes compagnons vient me garder cette nuit". Ceci dit, on entendit le cliquetis des armes, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) demanda : "Qui est là?". Sa'd Ibn 'Abî Waqqâs répondit : "? Envoyé de Dieu! Je viens te garder". 'Aïcha poursuivit : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) eut un sommeil profond au point que nous entendîmes son ronflement".

4429. 'Alî (رضي الله عنه) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) n'a jamais mentionné à la fois son père et sa mère qu'en faveur de Sa'd Ibn Mâlik, car le jour de 'Uhud, il lui dit : "Tire (tes flèches), que je sacrifie pour toi mon père et ma mère".

4430. Sa'd Ibn 'Abî Waqqâs (رضي الله عنه) a dit : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a accolé mon nom à ceux de son père et de sa mère le jour de la bataille de 'Uhud".

Mérites de Talha et d'Az-Zubayr

4435. Abou 'Uthmân a dit : "A certains de ces jours où l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) livra combat, il ne resta plus au Prophète (صلى الله عليه و سلم) que Talha et Sa'd, ainsi qu'ils l'ont tous deux rapporté".

4436. Jâbir Ibn 'Abdoullâh (رضي الله عنهما) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) fit appel aux musulmans une première fois le jour du Fossé et Az-Zubayr répondit à cet appel; puis une deuxième et Az-Zubayr répondit encore; puis une troisième et Az-Zubayr répondit encore. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) dit alors : "Tout Prophète a eu un fidèle et mon fidèle à moi, c'est Az-Zubayr".

4437. 'Abdoullâh Ibn Az-Zubayr (رضي الله عنهما) a dit : Le jour du Fossé, on m'avait mis, moi et 'Umar Ibn 'Abî Salama, avec les femmes dans le fort de Hassân. Ce dernier courbait le dos, je me redressais sur lequel pour voir et à mon tour, je lui courbais le dos pour qu'il puisse voir. Je vis alors mon père, monté sur son cheval, pendant les armes, allant vers les Banû Qurayza. 'Abdoullâh Ibn 'Urwa a rapporté d'après 'Abdoullâh Ibn Az-Zubayr : "A mon retour (à la maison), j'ai raconté cela à mon père". - "Tu m'as donc vu, ô mon fils?", me dit-il. - "Oui", repris-je. Il a donc dit : "Par Dieu! l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) accola, ce jour-là, mon nom à ceux de son père et de sa mère, en disant : "Je sacrifierais pour toi mon père et ma mère".

4440. D'après 'Urwa Ibn Az-Zubayr, 'Aïcha m'a dit : «Tes parents, par Dieu, furent de Ceux qui, quoiqu'atteints de blessure, répondirent à l'appel de Dieu et du Messager. »

Mérites de Abou 'Ubayda Ibn Al-Jarrâh

4442. D'après Anas (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Chaque nation a son homme de confiance. Eh bien! ? fidèles, notre homme de confiance, c'est Abou 'Ubayda Ibn Al-Jarrâh".

4444. Houdhayfa (رضي الله عنه) a dit : Les Habitants de Nijrân vinrent trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et lui dirent : "? Envoyé de Dieu! Envoie-nous un homme de confiance". - "Je vous enverrai, répondit-il, un homme de confiance, tout à fait de confiance". Tout le monde ambitionnait ce titre et ce fut Abou 'Ubayda Ibn Al-Jarrâh que le Prophète envoya.

Mérites d' Al-Hasan et d' Al-Husayn

4445. Abou Hourayra (رضي الله عنه) a dit : Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit à Hasan : "Seigneur, je l'aime; aime-le; et aime quiconque l'aimera".

4447. Al-Barâ' Ibn 'Azib (رضي الله عنه) a dit : J'ai vu le Prophète (صلى الله عليه و سلم) portant sur son épaule Al-Hasan Ibn 'Alî et disant : "Seigneur, je l'aime, aime-le aussi".

Mérites de Zayd Ibn Hâritha et de Ousâma Ibn Zayd

4451. D'après 'Abdoullâh Ibn 'Omar (رضي الله عنهما), Zayd Ibn Hâritha n'était jamais appelé par nous autrement que Zayd Ibn Muhammad. Cela dura jusqu'au moment où fut révélé ce verset du Coran : Appelez-les du nom de leurs pères : c'est plus équitable devant Dieu.

4452. Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) avait envoyé une expédition à la tête de laquelle il avait placé Ousâma Ibn Zayd. Quelques-uns ayant récusé son élévation à ces fonctions, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) se leva et dit : "Vous récusez son commandement comme vous aviez récusé celle de son père auparavant. Eh bien! Je jure par les serments les plus solennels, que son père était digne de sa fonction et, s'il a été pour moi le plus cher des êtres, son fils est celui que j'aime le plus après lui".

Mérites de 'Abdoullâh Ibn Ja'far

4454. D'après 'Abdoullâh Ibn 'Abî Mulayka, 'Abdoullâh Ibn Ja'far dit à Ibn Az-Zubayr : "Te souviens-tu du jour où nous allâmes à la rencontre de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), toi, Ibn 'Abbâs et moi?". - "Oui, lui répondit-il; il nous a pris en croupe sur sa monture et toi il t'a laissé à terre!". (La chamelle ne pouvant pas porter en croupe les trois garçons en plus du Prophète lui-même.)

4455. D'après 'Abdoullâh Ibn Ja'far (رضي الله عنه), Lorsque l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) rentrait d'une expédition, les enfants de sa maison l'accueillirent les premiers. Une fois, rentrant d'une expédition, on me lui présenta avant les autres, il me prit dans ses mains, puis on lui amena l'un des fils de Fâtima et il le prit en croupe derrière lui. Nous entrâmes à Médine tous les trois montés sur une même monture.

Mérites de Khadîja, mère des Croyants

4458. 'Alî (رضي الله عنه) a dit : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire : "La meilleure des femmes de son époque est Marie, fille de 'Imrân, et la meilleure des femmes de son époque, c'est Khadîja bint Khuwaylid".

4460. D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), Gabriel vint trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et lui dit : "? Envoyé de Dieu, voici Khadîja. Elle va t'apporter un pot contenant des condiments -ou suivant deux variantes- des aliments ou de la boisson. Quand elle te l'apportera, salue-la de la part du Seigneur le Tout-Puissant et de la mienne et annonce-lui qu'elle aura au Paradis une maison de perles creuses où elle ne sera troublée par aucun bruit ni n'éprouvera aucune fatigue".

4461. D'après 'Abdoullâh Ibn 'Abî 'Awfâ, Ismâ'îl (رضي الله عنه) a dit : D'après ‘Ismâ'îl, J'ai demandé à 'Abdoullâh Ibn 'Abî 'Awfâ si l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) avait annoncé la bonne nouvelle à Khadîja : qu'elle aura une demeure au Paradis, il répondit : "Oui". Le Prophète lui a annoncé qu'elle aura au Paradis une demeure en perles creuses où elle n'entendra aucun bruit et où elle n'éprouvera aucune fatigue.

4462. 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit : "L'Envoyé de Dieu a annoncé la bonne nouvelle à Khadîja bint Khuwaylid : qu'elle aura une demeure au Paradis".

4467. 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit : "Hâla bint Khuwaylid, la sœur de Khadîja, ayant demandé à être admise auprès de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), celui-ci, reconnaissant (en elle) la façon de s'exprimer de Khadîja, fut tout troublé et s'écria : "? Seigneur, c'est Hâla bint Khuwaylid". Prise de jalousie, je dis alors au Prophète : "Qu'as-tu à évoquer le souvenir d'une de ces vieilles femmes Qoraychites, aux gencives rouges (édentées) qui sont les victimes des ans? Dieu, à sa place, t'a donné maintenant une meilleure qu'elle".

Mérites de 'Aïcha

4468. D'après 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : On me te montra en songe trois fois. Un ange me t'amena enveloppée dans une pièce en soie, en me disant : "Voilà ta femme", je découvris ton visage et je ne trouvai autre que toi. Je dis alors : "Si c'est prédestiné par Dieu, qu'Il me l'accomplisse".

4469. D'après 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) me dit : "Je reconnais quand tu es satisfaite de moi et quand tu es irritée contre moi". - "Et comment reconnais-tu cela?", lui demandai-je. - "Quand tu es satisfaite de moi, me répondit-il, tu dis : "Non j'en jure par le Seigneur de Muhammad" et quand tu es irritée contre moi : "Non j'en jure par le Seigneur d' Abraham ('Ibrâhîm)". - "C'est vrai, repris-je, par Dieu! ô Envoyé de Dieu, en fait je ne peux renoncer qu'à prononcer ton nom".

4470. 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit qu'elle jouait à la poupée chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). Elle a ajouté : "j'avais des amies qui venaient jouer avec moi. Quand l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) entrait, elles se cachaient de lui par timidité et l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) envoyait quelqu'un les chercher pour continuer à jouer avec moi".

4471. D'après 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) : Les Musulmans connaissaient la prédilection que donnait l'Envoyé de Dieu à 'Aïcha; aussi, lorsque l'un d'eux avait un cadeau à lui offrir, et pour gagner sa satisfaction, il attendait que le Prophète fut dans l'appartement de 'Aïcha et alors, il envoyait le porteur du cadeau le trouver chez elle.

4472. Récit de 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle), la femme du Prophète : Les femmes du Prophète mandèrent Fâtima, la fille de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et la dépêchèrent auprès de lui (صلى الله عليه و سلم). Elle demanda l'autorisation d'entrer chez lui, pendant qu'il était allongé sur le côté avec moi, sur ma couverture de laine. Quand il lui permit d'entrer, elle dit : "? Envoyé de Dieu, tes femmes te demandent, en te conjurant par Dieu, d'être impartial et de ne pas favoriser la fille de Abou Quhâfa". Alors que moi ('Aïcha), je gardais le silence. Fâtima parla à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) qui lui répondit : "Ma chère fille, n'aimes-tu donc pas ce que j'aime moi-même?". - "Si", répliqua-t-elle. - "Aime donc celle-ci", répliqua-t-il. Ayant entendu ceci de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), Fâtima se leva et retourna auprès des femmes de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et leur fit part de ce qu'elle avait dit et de la réponse de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). Celles-ci lui répondirent : "A vrai dire, nous trouvons que ta démarche n'a servi à rien". Puis elles, lui demandèrent de faire une nouvelle démarche auprès de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et de lui dire : "Tes femmes te demandent en te conjurant par Dieu d'être impartial et de ne pas favoriser la fille de Abou Quhâfa". Mais Fâtima refusa. 'Aïcha poursuivit : Les femmes du Prophète envoyèrent ensuite Zaynab bint Jahch, la femme du Prophète (صلى الله عليه و سلم) qui était de toutes les femmes du Prophète celle qui me contrebalançait dans l'estime de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). Je n'ai jamais vu dans la religion une femme meilleure que Zaynab : plus pieuse, plus véridique, plus attachée à ses liens du sang, plus généreuse à faire l'aumône et se donnant corps et âme dans toute œuvre charitable, en vue de se rapprocher de plus en plus de Dieu le Très-Haut. Mais, vite elle se fâche, vite elle se calme. Elle alla trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et pendant qu'il (صلى الله عليه و سلم) était avec 'Aïcha, enveloppé dans sa couverture de laine, dans l'état dans lequel Fâtima l'avait déjà trouvé, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) lui donna l'autorisation d'entrer. Elle lui dit d'une voix forte : "? Envoyé de Dieu, tes femmes te demandent en te conjurant par Dieu d'être impartial et de ne pas favoriser la fille de Abou Quhâfa". Elle éleva la voix au point que 'Aïcha, qui était là assise, l'entendit dire du mal d'elle. Alors 'Aïcha dévisagea indiscrètement l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) afin de voir s'il lui permettrait de parler à son tour. 'Aïcha prit, en effet, la parole et répliqua à Zaynab jusqu'à ce qu'elle l'eut réduite au silence. A ce moment, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) regarda 'Aïcha et dit en souriant : "Elle est bien la fille de Abou Bakr".

4473. D'après 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle), au cours de la maladie à la suite de laquelle il mourut, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) disait : "Où serai-je aujourd'hui?", "Où serai-je demain?"; trouvant loin le jour consacré à 'Aïcha. 'Aïcha a ajouté : "Quand arriva le jour qu'il m'avait consacré, il rendit le dernier soupir, la tête placée entre mon cou et ma poitrine".

4477. D'après 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle), quand l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) devait partir en expédition, il fit tirer au sort entre ses femmes. (Cette fois), le sort désigna 'Aïcha et Hafsa. Elles partirent donc toutes deux avec lui. Or, dès que la nuit tombait, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) faisait route avec 'Aïcha pour causer avec elle. - "Voudrais-tu, dit Hafsa à 'Aïcha, monter cette nuit sur mon chameau, tandis que moi je monterai sur le tien, nous verrons toi et moi ce qui arrivera?". - "J'accepte", répondit 'Aïcha. Puis, 'Aïcha monta sur le chameau de Hafsa et Hafsa monta sur le chameau de 'Aïcha, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) vint vers le chameau de 'Aïcha qui portait en effet Hafsa. Il salua et fit route avec elle jusqu'à l'étape. L'ayant manqué, 'Aïcha fut prise de jalousie. Quand on arriva à l'étape, 'Aïcha, mettant son pied dans l'Idhkhir (plante aromatique), s'écria : "Seigneur, fais qu'un scorpion ou un serpent me pique, car je ne puis rien dire à ton Envoyé (pour me justifier)".

4478. Anas Ibn Mâlik (رضي الله عنه) a dit : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire : "La supériorité de 'Aïcha sur les femmes est comme celle du tharîd (plat composé de viande et du pain) sur tous les autres mets".

4479. D'après 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) lui dit : "? 'Aïcha! Voici Gabriel qui te salue". - "Et, répondit-elle, que sur lui soient la paix et la miséricorde divines".

Récit de 'Umm Zar'

4481. 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit : Onze femmes se réunirent et décidèrent de s'imposer l'obligation de ne rien cacher les unes aux autres des faits et gestes de leurs maris. La première prit la parole et dit : "Mon mari est de la chair de chameau maigre placée sur le sommet d'une montagne. Il n'a pas de plaine qu'on puisse gravir, ni de graisse qu'on puisse emporter". (elle fait allusion à sa vanité et à son mauvais caractère). - "Je ne dirai rien sur mon mari, dit la seconde, car je craindrai de ne pas arriver jusqu'au bout, si je fais mention de ses défauts aussi visibles qu'invisibles". - "Mon grand diable de mari, dit la troisième, si j'en parle, je serai répudiée et si je me tais, je serai délaissée ni épouse ni divorcée". - "Mon mari, dit la quatrième, est comme la nuit du Tihâma, ni chaud, ni froid. Il ne m'inspire ni crainte, ni dégoût". (Elle fait ainsi allusion à son bon caractère et à son bonheur avec lui). - "Quand, dit la cinquième, mon mari entre à la maison, il est comme un guépard, mais lorsqu'il sort, c'est un lion, il ne s'inquiète pas de ce qui s'était passé (à la maison)". - "Mon mari, dit la sixième, mélange (tout) quand il mange et boit tout quand il boit. S'il se couche, il s'emmitoufle et n'introduit pas la main pour connaître mes soucis (littéralement : le chagrin)". (Elle veut dire qu'il ne couche presque pas avec elle). - "Mon mari, dit la septième, est dans les illusions à outrance - ou suivant une variante - dans la paresse à outrance; il est plat, ne vaut rien et a tous les vices possibles, il vous fend le crâne (pour plaisanter) ou vous blesse (pour punir), ou même vous fait l'une et l'autre de ces deux choses". - "Les attouchements de mon mari, dit la huitième, sont doux comme ceux du lièvre et son parfum est celui du zerneb". (Elle veut exprimer son bonheur auprès de lui à cause de son caractère généreux). - "Mon mari, dit la neuvième, est noble et généreux; il est de haute stature; et est très hospitalier; sa maison est pour ainsi dire près de tout homme qui l'appelle (mot à mot)". - "Mon mari, dit la dixième, est un Mâlik et comme il est bon Mâlik! Personne n'est égale à lui. Il possède des nombreux chameaux que l'on fait souvent agenouiller (pour les traire et donner du lait aux hôtes), mais qu'on n'envoie que rarement au pâturage (afin de les avoir sous la main pour les égorger s'il arrive un hôte). Quand ces chameaux entendent le bruit des cithares (pour accueillir cérémonieusement les visiteurs), ils sont certains qu'ils n'ont plus longtemps à vivre". - "Mon mari, dit la onzième, c'est Abou Zar'. Ah! quel homme que Abou Zar'! Il a comblé mes oreilles de bijoux et donné de l'embonpoint à mes biceps. Il m'a donné la joie et je suis heureuse auprès de lui. Il m'a trouvée chez des gens n'ayant que quelques moutons, dans un hameau et m'a emmenée chez des gens ayant chevaux, chameaux dépiquant des grains et épluchant leurs légumes. Quand je lui parle, il ne me critique pas. Je me couche et dors jusqu'au matin. Je bois à ma soif. La mère de Abou Zar'! Ah! quelle mère que celle de Abou Zar'! Ses approvisionnements sont abondants et sa maison est vaste. Et le fils de Abou Zar'! Ah! quel fils que celui de Abou Zar'! Sa couche est pareille à une lame dégainée, une épaule de chevreau suffit à le rassasier. Et la fille de Abou Zar'! Ah! quelle fille que celle de Abou Zar'! Elle obéit à son père; elle obéit à sa mère; elle remplit bien ses vêtements et elle excite l'envie de ses voisines. Et la servante de Abou Zar'! Ah! quelle servante que celle de Abou Zar'! Elle ne répand pas au dehors les propos que nous tenons entre nous; elle ne gaspille pas nos provisions; elle ne remplit pas notre maison d'ordures, au contraire, elle en prit soin. Abou Zar', mon mari, étant sorti pendant que les outres étaient agitées pour faire le beurre, rencontra une femme ayant avec elle deux enfants pareils à deux guépards qui jouaient avec deux grenades (Il s'agit de seins fortement développés) qu'ils faisaient passer sous sa taille (alors qu'elle était couchée). Il me répudia et épousa cette femme. Alors j'épousai un homme généreux et de bonne naissance. Il monta sur un cheval agile, prit une lance de khat et le soir il revint vers moi avec un nombreux troupeau. Il me donna une paire de chacun des animaux qu'il avait ramenés en me disant : Mange, ô 'Umm Zar', et approvisionne ta famille. Eh bien! j'aurais réuni tout ce qu'il m'avait donné, que cela n'eût pas suffi à remplir le plus petit des chaudrons de Abou Zar'". - "Et, ajouta 'Aïcha, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) me dit : J'ai été pour toi comme Abou Zar' pour 'Umm Zar'".

Mérites de Fâtima, fille du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

4482. Al-Miswar Ibn Makhrama (رضي الله عنهما) rapporte qu' il a entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire sur chaire : "Les Banû Hâchim Ibn Al-Mughîra me demandent l'autorisation pour donner à 'Alî Ibn 'Abî Tâlib leur fille en mariage. Eh bien, je ne leur donnerai plus cette autorisation, je ne leur donnerai plus cette autorisation, je ne leur donnerai plus cette autorisation, à moins que le fils de Abou Tâlib ne répudie ma fille pour épouser la leur. Fâtima est une partie de moi, ce qui l'inquiète, m'inquiète aussi et ce qui la nuit me nuit".

4486. 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) fit appel à Fâtima sa fille. Puis il lui dit quelque chose en secret ce qui la porta à pleurer, puis il lui dit autre chose en secret, ce qui la fit rire. 'Aïcha poursuivit : "Je demandai à Fâtima : Qu'est-ce que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) t'a raconté en secret que t'avait fait pleuré puis qu'est-ce qu'il t'a raconté en secret que t'avait fait rire?". - "Il me confia d'abord en secret que sa mort est prochaine, alors j'ai pleuré, puis il me confia en secret que je serai la première de sa famille à le suivre dans la tombe, voilà pourquoi j'ai ri".

Mérites de Oum Salama, mère des Croyants

4489. Ousâma Ibn Zayd (رضي الله عنهما) a dit : On m'a fit savoir que Gabriel vint trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) alors que Oum Salama se trouvait chez lui. Après son entretien avec lui, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) se leva et dit à Oum Salama : "Connais-tu cette personne?", -ou comme il a dit. Oum Salama lui répondit : "C'est Dihya! Par Dieu, je fus persuadée que c'était lui, jusqu'au jour où j'entendis l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) déclarer en chaire qu'il s'agissait de Gabriel. Ou comme il a dit".

Mérites de Zaynab, mère des Croyants

4490. D'après 'Aïcha la mère des Croyants (que Dieu soit satisfait d'elle), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Celle parmi vous qui me rejoindra le plus vite (c.-à-d. elle mourra la première) est celle qui a le bras le plus long". 'Aïcha ajouta : "Les femmes du Prophète mesurèrent leurs bras afin de savoir qui est celle qui a le bras le plus long". Elle ajouta encore : "Zaynab avait parmi nous le bras le plus long, car elle travaillait de sa propre main et faisait l'aumône".

Mérites de Bilâl et de 'Umm Sulaym, mère de Anas Ibn Mâlik

4493. D'après Anas (رضي الله عنه), en dehors de la demeure de ses épouses, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) n'entrait dans aucune autre maison que celle de 'Umm Sulaym (Proche parente du Prophète, lui étant interdite de mariage). On lui en fit la remarque. Il répondit : "J'ai pitié d'elle, car son frère a été tué alors qu'il était avec moi".

4495. D'après Jâbir Ibn 'Abdoullâh (رضي الله عنهما), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Pendant un songe, on me montra le Paradis et j'y vis la femme de Abou Talha, puis j'entendis devant moi un bruit. C'était Bilâl ".

Mérites de Bilâl

4497. D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), Au moment de la prière du matin, l'Envoyé de Dieu dit à Bilâl, "? Bilâl, raconte-moi quelle est l'œuvre que tu as faite dans l'islam et dont tu espères le plus de récompense? J'ai entendu (cette nuit) le bruit de tes sandales devant moi au Paradis". - "Je n'ai, répondit Bilâl, fait dans l'islam aucune œuvre dont j'espère le plus de récompense que celle-ci : je n'ai jamais fait une ablution de nuit ou de jour sans avoir prié avec cette purification ce qui m'avait été prescrit (c.-à-d. prédestiné, voulu par Dieu) de prier".

Mérites de 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd et de sa mère

4499. Abou Moûsa (رضي الله عنه) a dit : "Nous revîmes, mon frère et moi, du Yémen; nous demeurâmes un certain temps à croire que Ibn Mas'oûd et sa mère faisaient partie de la famille de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), tant ils allaient souvent chez lui et y restaient".

4502. 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (رضي الله عنه) a dit : "D'après quelle lecture m'ordonnez-vous de réciter (le Coran)? J'ai reçu de la bouche de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) soixante-dix et quelques sourates. Les compagnons de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) savent que je connais mieux qu'eux le Livre de Dieu. Si je connaissais quelqu'un mieux instruit que moi du Livre de Dieu, je monterais à chameau pour me rendre auprès de lui". Chaqîq ajoute : "Je m'assis dans un groupe des compagnons de Muhammad (صلى الله عليه و سلم) pour entendre ce qu'on dirait de cela et je n'ai entendu personne le contredire".

4504. Masroûq a dit : Nous avions l'habitude de se rendre chez 'Abdoullâh Ibn 'Amr pour causer avec lui -ou suivant Ibn Numayr, chez lui. Un jour, comme on parlait de 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd devant 'Abdoullâh Ibn 'Amr, celui-ci s'écria : Vous avez mentionné un homme que je ne cesserai jamais d'aimer, car j'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire quelque chose à propos de lui. J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire : "Prenez le Coran de quatre personnes : de Ibn 'Umm 'Abd ('Abdoullâh Ibn Mas'oûd), qu'il nomma d'abord, de Mu'âdh Ibn Jabal, de 'Ubayy Ibn Ka'b, et de Sâlim, l'affranchi de Abou Houdhayfa".

Mérites de 'Ubayy Ibn Ka'b et d'un groupe des 'Ansâr

4507. D'après Anas (رضي الله عنه), Du vivant de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), ceux qui savaient (le mieux) le Coran par cœur étaient au nombre de quatre et tous étaient des 'Ansâr. C'étaient : Mu'âdh Ibn Jabal, 'Ubayy Ibn Ka'b, Zayd Ibn Thâbit et Abou Zayd.

Mérites de Sa'd Ibn Mu'âdh

4511. D'après Jâbir Ibn 'Abdoullâh (رضي الله عنهما), L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Le Trône du Clément a frémi d'émotion à la mort de Sa'd Ibn Mu'âdh".

4514. Al Barâ' (رضي الله عنه) a dit : On avait fait cadeau à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) d'une tunique de soie. Comme ses compagnons palpaient cette étoffe et en admiraient la finesse, il leur dit : "Vous admirez la finesse de cette étoffe, eh bien! Les mouchoirs de Sa'd Ibn Mu'âdh au Paradis seront meilleurs qu'elle et plus fins encore".

4515. Anas Ibn Mâlik (رضي الله عنه) a dit : On avait offert à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) une fustanelle de satin, ce qui surprit les fidèles, car il avait prohibé la soie. - "Par Celui qui tient entre Ses mains l'âme de Muhammad, s'écria-t-il, les mouchoirs de Sa'd Ibn Mu'âdh, au Paradis, seront plus belles que cela".

Mérites de 'Abdoullâh Ibn 'Amr Ibn Harâm, père de Jâbir

 

4517. D'après Jâbir Ibn 'Abdoullâh (رضي الله عنهما), Le jour de la bataille de 'Uhud, on a porté mon père, enveloppé dans un linceul, après avoir été mutilé. Comme j'ai voulu découvrir son visage, les fidèles m'interdisaient, puis j'ai essayé encore une fois de découvrir son visage et les fidèles me l'interdisaient. Enfin, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) l'a découvert, -ou a ordonné quelqu'un de le faire. Entendant la voix d'une femme éplorée, ou hurlant, il a demandé : "Qui est-elle?". On lui répondit : "C'est la fille de 'Amr -ou la sœur de 'Amr". Il lui dit alors : "Pourquoi pleures-tu? Les anges ne cessaient de l'envelopper de leurs ailes jusqu'à ce que vous ayez levé le corps (pour l'enterrer)".

Mérites de Abou Dharr

4520. Récit rapporté d'après Abou Dharr (رضي الله عنه) : Nous quittâmes notre tribu "Ghifâr" qui déclarait que le mois sacré ne l'est pas; nous sortîmes : mon frère 'Unays, ma mère et moi et nous nous rendîmes chez notre oncle maternel qui nous accorda l'hospitalité et nous honora. Les siens nous enviaient, ils lui dirent : "Quand tu te détournes de tes parents, sache que 'Unays les fréquente". Mon oncle vint nous mettre au courant des paroles des hommes, je lui dis : "Ce que tu nous a avancé comme bonne hospitalité, ne t'a rapporté que ce qui te déplaît et nous ne restons pas avec toi dans un même lieu". Nous amenâmes nos montures, nous les montions, notre oncle se calfeutra de son manteau et se mit à pleurer. Nous partîmes et nous arrivâmes à La Mecque. Là, 'Unays rivalisa avec un des habitants de la ville contre un pari qui n'était que le petit nombre de nos montures. Il alla avec cet homme chez un moine pour le prendre comme juge et comme ce dernier prononça sa sentence en faveur de 'Unays, 'Unays rentra avec nos montures et un nombre qui lui fût égal. Abou Dharr poursuivit son récit et dit : "? fils de mon frère! Je commençai à faire la prière trois ans avant de rencontrer l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)". Le rapporteur l'interrompit et dit : "Pour qui tu as fait tes prières?". Il répondit : "Pour Dieu". Je répliquai : "De quel côté tournais-tu en priant?". - "Là où mon Seigneur me l'a indiqué, dit-il. Je faisais la prière du 'ichâ' (du soir) et à la fin de la nuit, je m'étendais comme un vêtement délaissé jusqu'à ce que le soleil fusse très haut". 'Unays m'a dit : "J'ai une affaire à La Mecque, je vais la terminer, occupe-toi de mes biens (durant mon absence)". 'Unays partit à La Mecque, mais il tarda de rentrer et quand il arriva, je lui demandai : "Qu'est-ce que tu as fait". Il me répondit : "J'ai rencontré à La Mecque un homme qui a la même reliogion que toi, il prétend que Dieu l'a envoyé". Je lui demandai : "Que disent-ils de lui?". Il répliqua : "Ils disent : un poète, un devin, un magicien". 'Unays était poète. 'Unays poursuivit : "J'avais entendu les paroles des devins, les paroles de cet homme ne leur ressemblaient pas. J'ai scandé ses propos pour savoir si c'était de la prosodie, mais nul ne pourrait dire que c'était de la poésie. Par Dieu! Ce qu'il disait est vrai et ce sont eux les menteurs". Abou Dharr continua son récit : Je dis à mon frère : "Occupe-toi de mes affaires afin que je m'en aille moi-même". Je partis à La Mecque, je choisis un homme faible et je lui dis : "Où se trouve cet homme que vous nommez le sabéen?". Comme il me désigna le sabéen, les habitants de la vallée m'assenèrent des coups, me frappant avec la boue et des os à tel point que je tombai évanoui. Lorsque je repris connaissance, j'étais pareil à une pierre dressée de couleur rouge, je me dirigeai vers le puits de Zamzam pour me laver des traces de sang et pour boire de son eau. ? fils de mon frère! J'ai passé là trente jours et nuits n'ayant que l'eau de Zamzam à boire, dépourvu de nourriture et je devins obèse de sorte que les plis de mon ventre se rabattirent les uns sur les autres et je n'éprouvai aucun sentiment de faim. Ce fut une nuit à la belle étoile, les habitants de La Mecque s'endormaient sous l'effet d'une surdité et personne ne faisait la tournée autour de la Maison, j'aperçus deux femmes invoquer (les deux idoles) Isâf et Nâ'ila. Comme elles faisaient la tournée autour de la Maison, elles me rencontrèrent et je leur dis : "Donnez en mariage l'un (de ces idoles) à l'autre", mais elles ne cessèrent de les invoquer et je poursuivis : "Je ne peux pas distinguer (le mâle de la femelle) car ce sont que deux personnages en bois". Entendant cela, elles me quittèrent en hurlant et disant : "Si seulement il y avait quelques-uns des nôtres (pour me punir à cause de l'insulte que j'avais adressée aux deux idoles)". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), qui les reçut en compagnie de Abou Bakr, leur demanda : "Qu'avez-vous?". Elles lui répondirent : "Ce sabéen se cache derrière les rideaux de la Ka'ba". Il répliqua : "Qu'est-ce qu'il vous a dit?".
Elles lui répondirent : "Il nous a adressé une parole très obscène". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) entra avec son compagnon et firent une tournée en commençant par toucher la pierre noire, puis ils firent une prière. La prière terminée, je (Abou Dharr) me dirigeai vers le Prophète et j'ai été le premier à lui adresser la salutation de l'islam en lui disant : "Paix soit sur toi ô Envoyé de Dieu". Il me répondit : "Et sur toi, ainsi que la miséricorde de Dieu". Puis il poursuivit : "Qui es-tu?". Je lui répondis : "Un homme de la tribu de Ghifâr". A ces mots, il porta sa main sur son front en le touchant par ses doigts et je me suis dis alors : "Il répugne que je sois de Ghifâr". Comme je voulus prendre sa main, son compagnon m'empêcha, car il connaît son comportement plus que moi. L'Envoyé de Dieu leva ensuite la tête et dit : "Depuis quand tu es là?". Je répondis : "Depuis trente jours et nuits". - "Qui te donnait à manger?", répliqua-t-il. Je dis : "Je n'avais comme nourriture que l'eau de Zamzam, je suis devenu obèse de sorte que les plis de mon ventre se rabattent les uns sur les autres sans toutefois éprouver de faim". Il rétorqua : "Cette eau est bénie et elle constitue à elle seule une nourriture". Abou Bakr dit alors : "? Envoyé de Dieu! Permets-moi de lui donner hospitalité cette nuit". L'Envoyé de Dieu alla avec son compagnon (Abou Bakr) et je les accompagnai. Abou Bakr ouvrit une porte, prit dans sa main du raisin sec de Taëf et me donna à manger et ce fut la première nourriture que j'aie prise. Je demeurai un certain temps et je me rendis chez L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) qui me dit : "On m'inspire que je doive me diriger vers un territoire plein de palmeraies et je crois qu'il n'est autre que Yathrib, veux-tu bien informer ton peuple (que j'irai), peut-être Dieu te leur rendra utile et te récompensera". Je retournai chez 'Unays qui me demanda : "Qu'as-tu fait?". Je lui répondis : "Je me suis converti à l'islam et j'ai cru au de L'Envoyé de Dieu". Il répliqua : "Je ne répugne pas ta religion car j'ai déjà embrassé l'islam et cru au ". Nous partîmes, mon frère et moi, chez notre mère, qui nous dit aussi : "Je ne répugne pas votre religion car j'ai embrassé l'islam et j'ai cru au ". Nous retournâmes chez notre peuple "Ghifâr", la moitié de notre tribu embrassa l'islam à son tour et parmi eux se trouvait 'Aymâ' Ibn Rahada Al-Ghifârî qui présidait la prière et qui était leur maître. Quant à la seconde moitié, elle dit : Si l'Envoyé de Dieu arriva à Médine, cette moitié (de notre tribu) embrassa l'islam et des hommes de la tribu de 'Aslam vinrent le trouver et lui dirent : "? Envoyé de Dieu! Les hommes de Ghifâr ne sont que nos frères, nous nous soumettons à ce qu'ils se sont soumis" et ils embrassèrent l'islam. L'Envoyé de Dieu dit alors : "Ghifâr, Dieu leur pardonne, 'Aslam, Dieu les délivre".

Mérites de Jarîr Ibn 'Abdoullâh

4522. Jarîr Ibn 'Abdoullâh (رضي الله عنه) a dit : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) n'a jamais refusé de me donner la permission de le voir depuis ma conversion à l'islam et ne m'a jamais vu sans m'adresser un sourire".

Mérites de 'Abdoullâh Ibn 'Abbâs

4526. Ibn 'Abbâs (رضي الله عنهما) a dit : l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) alla pour satisfaire un besoin naturel et je lui ai apporté de l'eau pour faire ses ablutions. Une fois qu'il est de retour, il trouva l'eau et demanda : "Qui a apporté cela?". Suivant la version de Zuhayr : "On lui répondit", mais selon celle de Abou Bakr : "Je lui répondis" : "C'est Ibn 'Abbâs". L'Envoyé de Dieu dit alors : "Grand Dieu! Fais qu'il soit instruit (dans la religion)".

Mérites de 'Abdoullâh Ibn 'Omar

4527. Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) a dit : Je me vis en songe tenant à la main une pièce de brocart. Il n'avait de place que je voulais atteindre dans le Paradis sans que cette pièce ne vole en sa direction. Je racontai ce songe à Hafsa (sa sœur et la femme du Prophète) qui le raconta, à son tour, à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) lui dit : "Je trouve que 'Abdoullâh est un homme vertueux".

Mérites de Anas Ibn Mâlik

4529. Anas (رضي الله عنه) a dit : 'Umm Sulaym a dit : "? Envoyé de Dieu! Anas est ton serviteur; invoque Dieu en sa faveur". Alors, le Prophète a dit : "Seigneur! Multiplie-lui les biens et la progéniture et bénis-lui tout ce que Tu lui as donné".

4533. Anas Ibn Mâlik (رضي الله عنه) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) vint me trouver pendant que je jouais avec les gamins. Il nous salua, puis me chargea d'une affaire. Comme je rentra tard, ma mère m'interrogea : "Qu'est-ce qu'il t'a retenu?". Je dis : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) m'a chargé d'une affaire". Elle me demanda : "Quelle était cette affaire?". Je répliquai : "C'est un secret". Elle me dit alors : "Ne révèle à personne le secret de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)". Anas a dit : "Par Dieu! Si j'avais à le révéler à quelqu'un, c'est à toi que je le révélerais, ô Thâbit".

Mérites de 'Abdoullâh Ibn Salâm

4535. Sa'd Ibn 'Abî Waqqâs (رضي الله عنه) a dit : "Je n'ai jamais entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire à un être vivant sur terre qu'il serait un des hôtes du Paradis, sauf à 'Abdoullâh Ibn Salâm".

4536. Qays Ibn 'Ubâd a dit : "J'étais assis à Médine (dans la mosquée) avec des gens dont quelques compagnons du Prophète (صلى الله عليه و سلم), quand vint un homme qui a l'air dévot. - "Cet homme ira sûrement au Paradis, cet homme ira sûrement au Paradis", dit-on en le voyant. L'homme pria deux rak'a qu'il allégea, puis sortit. Je le suivis jusqu'à ce qu'il rentra chez lui. Je me rendis alors chez lui et quand il se familiarisa avec moi, je lui dis : "Quand tu es entré dans la mosquée un homme a dit tel et tel". - "Gloire à Dieu, répondit-il, il ne convient à personne de dire des choses qu'il ne sait pas. Je vais te raconter pourquoi l'on dit cela. Du vivant de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), j'ai eu une vision que je lui ai racontée. Il me sembla que j'étais dans un parterre (et le narrateur décrivit son étendue et sa verdure); au milieu se trouvait une colonne de fer dont la partie inférieure était fichée en terre, tandis que la partie supérieure atteignait le ciel. Au sommet de cette colonne se trouvait une anse". - "Monte cette colonne", me dit-on. - "Je ne peux pas", répondis-je. Alors une aide, Ibn 'Awn a dit une aide c'est un serviteur, vint à moi et souleva mes vêtements par derrière. Je montai aussitôt et, arrivé au sommet de la colonne, je saisis l'anse. - "Tiens-toi bien", me cria-t-on. Je m'éveillai juste au moment où ma main tenait l'anse. Lorsque je racontai ce songe au Prophète (صلى الله عليه و سلم), il me dit : "Ce parterre symbolisait l'islam; la colonne, c'était la colonne de l'islam; l'anse c'était l'anse solide. Tu resteras musulman jusqu'à ta mort". Or cet homme-là, c'était 'Abdoullâh Ibn Salâm.

Mérites de Hassân Ibn Thâbit

4539. D'après ‘Abou Hourayra, Sa'îd Ibn Al-Musayyib a dit : 'Umar passa par Hassân qui récitait des vers au sein de la mosquée et le regarda. Alors, Hassân dit à 'Umar : "Je récitais des vers dans la mosquée en présence de quelqu'un qui valait mieux que toi". (c.-à-d. en présence de l'Envoyé de Dieu). Puis il se tourna vers Abou Hourayra et dit : "Au nom de Dieu, je t'adjure de déclarer si tu as entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) me dire : Réponds au lieu de moi. Seigneur, aide-le (dans cette tâche) avec le Saint Esprit!". - "Par Dieu! C'est vrai", répondit Abou Hourayra.

4541. Al-Barâ' Ibn 'Azib (رضي الله عنه) a dit : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire à Hassân Ibn Thâbit : "Décoche-leur tes satires, -ou suivant une variante satirise-les-, et Gabriel est avec toi".

4542. D'après 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) 'Urwa a dit : Hassân Ibn Thâbit fut parmi ceux qui calomniaient 'Aïcha. Je l'insultai, quand elle me dit : "? fils de ma sœur! Laisse-le, car il défendait l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)".

4544. 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit : Hassân Ibn Thâbit ayant demandé à l'Envoyé de Dieu l'autorisation de satiriser Abou Soufyân, l'Envoyé de Dieu lui répondit : "Et comment feras-tu pour que ma famille n'en soit pas tâchée?". - "Je l'en tirai comme on tire un cheveu de la pâte", répondit-il. Hassân a dit : Le point culminant de la gloire appartient aux descendants de Hâchim et de la fille de Makhzûm, mais, votre père n'était qu'un esclave. Voici son poème.

Mérites de Abou Hourayra Ad-Dawsî

4547. Abou Hourayra (رضي الله عنه) a dit : Vous prétendez que Abou Hourayra ne cesse de rapporter les hadiths de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), Dieu me jugera (si je rapporte autre chose que la vérité). J'étais un homme pauvre et je servais l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) en me contentant de quoi me faire subsister au jour le jour, alors que les Muhâjirûn s'occupaient de conclure des affaires sur les marchés et les 'Ansâr donnaient tous leurs soins à l'entretien de leurs propriétés. Un jour, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dit : "Quiconque de vous étendra son vêtement (thawb), n'oubliera rien de ce qu'il m'entend dire". Alors j'étendis mon vêtement et je le laissai ainsi jusqu'à la fin de son hadith, puis je l'adjoignis et dès lors, je n'ai oublié aucun hadith que j'ai entendu.

4548. 'Aïcha (que Dieu soit satisfait d'elle) a dit à 'Urwa Ibn Az-Zubayr : "Abou Hourayra ne t'étonne-t-il pas? Il est venu s'asseoir auprès de ma chambre et s'est mis à rapporter des hadiths d'après l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), de façon à ce que je les entendisse. A ce moment, je disais mes invocations, et il partit avant que je l'eusse terminée. Si je l'avais pu le joindre, je lui aurais rappelé que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) n'articulait pas rapidement les hadiths comme vous les articulez rapidement".

Mérites de ceux qui ont participé à la bataille de Badr et récit de Hâtib Ibn 'Abî Balta'a

4550. 'Alî (رضي الله عنه) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) m'envoya en compagnie d'Az-Zubayr et d'Al-Miqdâd, en nous disant : "Marchez jusqu'à Rawdat Khâkh (endroit situé à une douzaine de milles au sud de Médine); vous y trouverez une femme en litière qui porte une lettre. Prenez-la d'elle". Nous partîmes sur nos chevaux qui couraient, jusqu'à l'endroit indiqué où nous trouvâmes la femme, à laquelle nous dîmes : "Remets-nous la lettre que tu as!". - "Je n'ai pas de lettre", répondit-elle. - "Tu vas remettre la lettre, réprimes-nous, ou nous allons te fouiller!". (Mot à mot "nous enlèverons tes habits"). Alors elle retira la lettre du cordon qui retenait ses cheveux. Là-dessus, nous emportâmes la lettre à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) : or c'était un de Hâtib Ibn 'Abî Balta'a à certains polythéistes de La Mecque, par lequel il leur donnait des renseignements sur un projet de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dit à Hâtib : "Qu'est-ce que c'est, ô Hâtib?". Le coupable répondit : - "Ne te hâte pas de me juger, Envoyé de Dieu; moi, je n'ai eu dans Quraych que la situation d'un rapporteur". Sufyân dit : "Il était leur allié, n'appartenant pas originairement à la tribu". Hâtib poursuivit : "Les autres Muhâjirûn ont, à La Mecque, des parents par lesquels ils peuvent assurer la protection de leurs familles; moi, comme les liens du sang ne me donnaient pas cet avantage, j'ai voulu m'acquérir à la reconnaissance de Quraych des droits qui assurassent la protection de mes proches. Mais je n'ai pas agi par infidélité ou par apostasie; je n'ai point accepté comme religion l'infidélité après avoir embrassé l'islam". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) répondit : "En vérité, il vous a parlé sincèrement". 'Umar dit alors : "Envoyé de Dieu, laisse-moi couper la tête de cet hypocrite". L'Envoyé de Dieu lui répondit : Cet homme a assisté au combat de Badr; comment pourrais-tu savoir qu' Dieu n'aurait pas considéré les combattants de Badr en leur disant : "Faites tout ce que vous voudrez, car je vous pardonne d'avance?". Dieu, que Son nom soit exalté et loué, a donc révélé ce verset : ô vous qui avez cru! Ne prenez pas pour alliés Mon ennemi et le vôtre...

Mérites de Abou Moûsa Al-Ach'âri et de Abou 'Amir Al-Ach'âri

4553. Abou Moûsa (رضي الله عنه) a dit : J'étais auprès du Prophète (صلى الله عليه و سلم) au moment où il était campé à Al-Ji'râna entre La Mecque et Médine et Bilâl lui tenait compagnie. Un bédouin vint alors trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et lui dit : "Ne vas-tu pas accomplir la promesse que tu m'as faite, ô Muhammad?". - "Réjouis-toi de la bonne nouvelle, répondit l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), (tu vas être satisfait)". - "Voilà bien souvent, reprit le bédouin, que tu m'annonces la bonne nouvelle". Alors s'avançant vers Abou Moûsa et Bilâl, comme s'il était irrité, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dit : "Ah! Il refuse la bonne nouvelle. Eh bien! Acceptez-la tous deux". Les deux dirent : "Nous acceptons". L'Envoyé de Dieu se fit apporter un vase plein d'eau, y lava ses mains et son visage, puis, ayant craché dedans, il leur dit : "Buvez-en et versez-vous-en sur le visage et la poitrine et réjouissez-vous de la bonne nouvelle". Tous deux prirent le vase et firent ce que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) leur avait dit. Alors Oum Salama leur cria de derrière le rideau : "Donnez le reste à votre mère". Et ils lui en gardèrent un peu.

4554. Abou Moûsa (رضي الله عنه) a dit : "Lorsque le Prophète (صلى الله عليه و سلم) eut terminé la bataille de Hunayn, il envoya Abou 'Amir à la tête d'une armée vers 'Awtâs. Abou 'Amir atteignit Durayd Ibn As-Simma, Durayd fut tué dans cette rencontre où ses compagnons furent mis en déroute, grâce à Dieu". Abou Moûsa ajouta : Le Prophète m'avait envoyé avec Abou 'Amir, un homme des Banû Jucham ayant tiré une flèche atteignit Abou 'Amir au genou où la flèche resta fixée. J'arrivai auprès de Abou 'Amir et lui dis : "? mon oncle, qui a tiré sur toi?". - "Voici, me répondit Abou 'Amir en me montrant Abou Moûsa, celui qui a tiré sur moi pour me tuer". Abou Moûsa poursuivit : Je me dirigeai vers cet homme qui, dès qu'il me vit, s'enfuit. Je me mis à sa poursuite en lui criant : "N'as-tu pas honte de fuir? Tu n'es pas un Arabe? Ne vas-tu donc pas t'arrêter?". Cet homme s'étant alors arrêté, nous échangeâmes deux coups de sabre et je le tuai. Puis j'allai dire à Abou 'Amir que Dieu avait tué son adversaire. - "Enlève-moi la flèche", me dit Abou 'Amir. Je la lui enlevai et le sang coula de la plaie. - "? fils de mon frère, me dit Abou 'Amir, salue l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) de ma part et demande lui qu'il implore pour moi, Abou 'Amir, le pardon de Dieu". Abou 'Amir me désigna pour le remplacer dans son commandement et, peu de temps après, il mourut. Au retour de cette expédition, j'entrai dans la maison du Prophète (صلى الله عليه و سلم) qui était couché sur un lit de cordes recouvert d'un tapis; les cordes du lit avaient marqué leurs empreintes sur le dos et sur le flanc de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). Je lui racontai notre aventure et celle de Abou 'Amir qui lui demandait d'implorer pour lui le pardon de Dieu. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) demanda de l'eau, fit ses ablutions et, levant les mains –jusqu'à je pus voir le blanc de ses aisselles-, il s'écria : "? Seigneur! Pardonne à 'Ubayd Abou 'Amir!". Le Prophète ajouta ensuite ces mots : "Seigneur, au Jour de la Résurrection, place-le au-dessus d'un grand nombre de tes créatures- ou des gens!". Alors, comme je lui demandai d'implorer pour moi aussi le pardon de Dieu, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) reprit : "Seigneur! Pardonne ses péchés à 'Abdoullâh Ibn Qays et, au Jour de la Résurrection, assure-lui une entrée honorable!".

Mérites des 'Ach'ariyyûn

4555. D'après Abou Moûsa (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : Je reconnais bien les Ach'ariyyûn à leurs voix quand ils récitent le Coran en rentrant chez eux la nuit. Je reconnais également (les endroits de) leurs demeures quand ils récitent le Coran, bien que je n'aie pas vu de jour l'endroit où ils ont campé. Il y a parmi eux Hakîm qui, lorsqu'il rencontre des cavaliers - ou suivant une variante l'ennemi-, il leur dit : "Mes compagnons vous ordonnent de les attendre".

4556. Abou Moûsa (رضي الله عنه) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : Quand les Ach'ariyyûn manquaient de vivres dans une expédition ou, qu'étant à Médine, ils n'avaient que peu de vivres pour nourrir leurs familles, ils réunissaient toutes leurs provisions dans une même pièce d'étoffe, puis les partageaient par parts égales au moyen d'un même vase. Ils sont des miens et moi je suis des leurs.

Mérites de Ja'far Ibn 'Abî Tâlib, de Asma bint 'Umays et des gens de leur bateau

4558. Abou Moûsa (رضي الله عنه) a dit : Nous apprîmes l'émigration de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) pendant que nous étions au Yémen. Je partis aussitôt le rejoindre avec deux de mes frères plus âgés que moi : Abou Burda et Abou Ruhm. Selon diverses versions il a dit : "avec quelques-uns", "avec cinquante -deux hommes de ma tribu" ou "avec cinquante-trois hommes de ma tribu". Nous nous embarquâmes sur un navire qui nous jeta sur le pays du Négus, en Abyssinie. Nous rencontrâmes là Ja'far Ibn 'Abî Tâlib ainsi que ses compagnons. Ja'far dit : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) nous a envoyés ici et nous a ordonnés de rester. Restez donc avec nous". Nous demeurâmes ensemble jusqu'au jour où nous nous mîmes tous en route. Nous rejoignîmes l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) au moment où il s'emparait de Khaybar. Il nous donna une part du butin, bien qu'il n'ait pas donné à quiconque parmi ceux qui n'ont pas pris part à la conquête de Khaybar, exception faite des gens de notre navire, ainsi qu'à Ja'far et ses compagnons. Certains gens prétendaient nous avoir devancés dans l'Emigration (à Médine), nous autres les gens embarqués sur le navire. Asma bint 'Umays, qui était venue avec nous, alla visiter Hafsa, la femme du Prophète (صلى الله عليه و سلم). Elle était parmi ceux qui avaient émigré auprès du Négus. Pendant que Asma était chez Hafsa, 'Umar entra et, voyant Asma, demanda qui c'était. - "C'est, répondit Hafsa, Asma bint 'Umays". - "Ah!, dit 'Umar, c'est l'Abyssinienne et la marine". - "Oui", répondit Asma. - "Nous vous avons devancés dans l'Emigration, reprit 'Umar et nous avons plus de droit sur l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) que vous". - "Point du tout, s'écria Asma pleine de colère, tu ne dis pas la vérité, ô 'Umar. Par Dieu! Tandis que vous étiez avec l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), qui nourrissait les affamés parmi vous et instruisait ceux qui étaient dans l'ignorance parmi vous, nous étions dans la contrée -ou suivant une variante la terre- des infidèles et des ennemis, en Abyssinie et cela pour la cause de Dieu et de son Envoyé. Je fais le serment le plus solennel que je ne goûterai à aucun mets ni à aucune boisson, tant que je n'aurai pas raconté à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) ces paroles que tu viens de dire, alors que nous souffrions et que nous étions en danger. Je veux dire tout cela à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et lui demander son avis. Par Dieu! Je ne mentirai pas, je n'inventerai rien et je n'exagérerai pas". Quand le Prophète (صلى الله عليه و سلم) arriva, Asma dit : "? Prophète de Dieu, 'Umar a dit telle et telle chose". - "Il n'a pas plus de droit sur moi que vous, dit l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). Lui et ses camarades ont fait une seule Emigration, cependant que vous autres les gens embarqués sur le navire en avez fait deux". - "Abou Moûsa et ses compagnons d'embarquement, ajoute Asma, vinrent en foule me trouver et m'interroger au sujet de ce hadith; car rien au monde ne leur causait une plus grande joie et un plus légitime orgueil que ces paroles que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) avait prononcées à leur sujet". Selon Abou Burda, Asma a dit : "J'ai vu Abou Moûsa qui venait me demander de lui répéter ce hadith".

Mérites des 'Ansâr

4560. Jâbir Ibn 'Abdoullâh (رضي الله عنهما) a dit : C'est à notre sujet ainsi qu'aux Banû Salima et aux Banû Hâritha, que ce verset fut révélé : Quand deux de vos groupes songèrent à fléchir! Alors que Dieu est leur allié, à tous deux! Nous aurons bien aimé qu'il ne fût pas révélé, à cause des paroles de Dieu, que Son nom soit exalté et loué : Alors que Dieu est leur allié à tous deux!.

4561. Zayd Ibn Arqam (رضي الله عنه) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Seigneur! Pardonne aux 'Ansâr, aux fils des 'Ansâr et aux petits-fils des 'Ansâr".

4563. D'après Anas (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم), voyant des enfants et des femmes retournant d'une noce, se leva et resta debout, puis leur dit : "Je jure par Dieu, que vous êtes parmi les gens qui me sont les plus chères. Je jure par Dieu, que vous êtes parmi les gens qui me sont les plus chères. -Il veut dire les 'Ansâr".

4564. D'après Anas Ibn Mâlik (رضي الله عنه) : Une femme des 'Ansâr vint trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) qui la prit à part et lui dit à trois reprises : "Par Celui qui tient mon âme entre Ses mains, vous êtes pour moi les plus chers des êtres".

4565. D'après Anas Ibn Mâlik (رضي الله عنه) : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Les 'Ansâr sont mes compagnons intimes et mes confidents. Les gens augmenteront et leur nombre baissera. Estimez donc celui d'entre eux qui fait le bien et pardonnez à celui d'entre eux qui fait le mal".

Les meilleures tribus des 'Ansâr

4566. D'après Abou 'Usayd (رضي الله عنه), L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "les meilleures tribus des 'Ansâr sont d'abord les Banû An-Najjâr, puis les Banû 'Abd Al-'Achhal, les Banû Al-Hârith Ibn Al-khazraj et enfin les Banû Sâ'ida, et dans chaque tribu des 'Ansâr, il y a du bien". Sa'd s'écria alors : "Je vois que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a placé d'autres au-dessus de nous". - "Mais, lui objecta-t-on, il vous a placés aussi au-dessus de beaucoup d'autres".

De la bonne compagnie des 'Ansâr

4570. Anas Ibn Mâlik (رضي الله عنه) a dit : J'étais en compagnie de Jarîr Ibn 'Abdoullâh Al-Bajalî lors d'un voyage et il me servait, ce que je lui interdis de faire (Jarîr était plus âgé que Anas). Il dit : "J'ai vu les 'Ansâr accomplir de telles choses pour l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), j'ai juré donc par Dieu que jamais je n'accompagnerai aucun d'eux sans le servir".

Invocation du Prophète en faveur de Ghifâr et 'Aslam

4574. D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dit : "'Aslam que Dieu la préserve, Ghifâr, que Dieu lui pardonne. Ce n'est pas moi qui l'a dit, mais c'est Dieu Tout Puissant".

4576. D'après Ibn 'Omar (رضي الله عنهما), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Ghifâr, Dieu leur a garanti le pardon; 'Aslam, Dieu les a délivrés de tout danger. Quant aux 'Usayya, ils ont été rebelles à Dieu et à son Envoyé". (Les verbes qui suivent les noms des trois tribus forment des paronymes : Ghifâr ayant la même racine que ghafar "pardonner", etc.).

Mérites des tribus : Ghifâr, 'Aslam, Juhayna, 'Achja', Muzayna, Tamîm, Dawas et Tayyi

4578. D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu a dit : "Quraych, les 'Ansâr, Muzayna, Juhayna, 'Aslam, Ghifâr et 'Achja' sont mes alliés et ils n'ont d'autres supporteurs que Dieu et son Envoyé".

4579. D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "'Aslam, Ghifâr, Muzayna et quelques-uns des Juhayna, ou les Juhayna sont mieux que les Banû Tamîm, les Banû 'Amr et les deux alliés 'Asad et Ghatfân".

4582. Récit rapporté d'après Abou Bakra (رضي الله عنه) : Al-'Aqra' Ibn Hâbis vint trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et lui dit : "Ce ne sont que les voleurs des pèlerins qui t'ont fait acte d'allégeance parmi 'Aslam, Ghifâr, Muzayna (je crois également qu'il a mentionné Juhayna, c'est le transmetteur Muhammad qui l'a mis en doute)". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Et si 'Aslam, Ghifâr, Muzayna et -je crois- Juhayna valaient mieux que les Banû Tamîm, les Banû 'Amr, les Banû 'Asad et les Banû Ghatfân, est-ce que les gens de ces dernières tribus seraient-ils perdus et ruinés?". - Un homme dit alors : "Oui". - "Par Celui qui tient mon âme entre Ses mains ils valent mieux, reprit le Prophète, qu'eux (les Banû Tamîm, les Banû 'Amr, les Banû 'Asad et les Banû Ghatfân)".

4585. 'Omar Ibn Al-Khattâb (رضي الله عنه) a dit : "La première aumône qui a réjoui l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et ses compagnons, était celle faite par la tribu de Tayyi', que j'aie apportée moi-même à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)".

4586. Abou Hourayra (رضي الله عنه) a dit : At-Tufayl et ses compagnons vinrent trouver le Prophète et lui dirent : "? Envoyé de Dieu! La tribu de Daws est devenue incrédule et a refusé de croire; invoque contre elle la colère divine!". - "Daws est ruinée", dit-on. Alors que le Prophète dit : "Seigneur! Conduis Daws vers la bonne voie et amène-la à l'islam".

4587. Abou Hourayra (رضي الله عنه) a dit : Je n'ai cessé d'aimer les Banû Tamîm depuis que j'avais entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire trois choses à leur propos. J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dire : "Ils seront les plus vaillants de ma Communauté contre l'Antéchrist". Quand les Banû Tamîm ayant apporté leurs aumônes légales, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) dit : "Ce sont les aumônes d'un peuple à nous". Et, 'Aïcha ayant une captive appartenant à cette tribu, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) lui dit : "Affranchis-la, car c'est une descendante d'Ismaël".

Mérites des femmes Qoraychites

4589. D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Parmi les meilleures femmes qui ont monté à chameau, sont les femmes pieuses de Quraych -et selon une autre version : les femmes de Quraych. Elles sont les plus tendres envers les petits orphelins; ce sont aussi les meilleures ménagères des deniers de leur mari".

Fraternisation du Prophète entre ses compagnons

4593. Récit rapporté d'après Anas Ibn Mâlik (رضي الله عنه) : D'après 'Asim : J'ai dit à Anas (que Dieu soit satisfait de lui) : "As-tu eu courant que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) avait dit : Pas d'alliance (de fraternité) en islam". - "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), répondit Anas, a établi le lien de fraternité entre les 'Ansâr et les Qoraychites dans sa demeure".

Mérites des compagnons, des Suivants et de leurs suivants

4597. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : Un temps viendra où, lorsqu'une troupe sera en expédition, il sera demandé à ceux qui la composent : "Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui a vu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)?". - "Oui", répondront-ils. Et la victoire sera alors remportée. Puis un autre temps viendra où une troupe ira en expédition, il sera également demandé à ceux qui la composent : "Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui a fréquenté les compagnons de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)?". - "Oui", répondront-ils. Et la victoire sera alors remportée. Puis un autre temps viendra où une troupe sera en expédition, il sera demandé à ceux qui la composent : "Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui a fréquenté ceux qui avaient fréquenté les compagnons de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)?". - "Oui", répondront-ils. Et la victoire sera alors remportée.

4599. D'après 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Les meilleurs des hommes sont ceux de mon siècle; au-dessous d'eux seront ceux qui les suivront et ceux qui viendront ensuite seront inférieurs à ces derniers. Ensuite il y aura des gens dont le témoignage précédera le serment et le serment le témoignage".

4603. D'après 'Imrân Ibn Husayn (رضي الله عنهما), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Les meilleurs parmi vous sont ceux de mon siècle; au-dessous d'eux seront ceux qui les suivront et ceux qui viendront ensuite seront encore inférieurs à ces derniers". - "J'ignore, ajoute 'Imrân, si, après son siècle, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) n'a pas mentionné deux ou trois siècles". - "Après eux, a dit le Prophète, viendront des gens qui témoigneront sans qu'on leur demande de témoignages, qui seront perfides et indignes de confiance, qui feront des vœux qu'ils ne tiendront pas et qui seront bouffis de graisse".

Du hadith : "Après cent ans, aucune personne qui vit actuellement ne survivra"

4605. 'Abdoullâh Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) a dit : Vers la fin de sa vie, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) nous fit la prière de 'ichâ (du soir) une certaine nuit, et après avoir fait la salutation finale, il nous dit : "Vous voyez cette nuit? Après l'écoulement de cent ans, nul qui vit actuellement sur la terre ne sera en vie". Ibn 'Omar poursuivit : "Entendant cela, les gens firent effrayés en s'entretenant de ce que pourrait arriver après cent ans, bien que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) veuille dire par-là : Aucun être humain qui vit actuellement sur la terre ne survivra, c'est à dire après l'écoulement de ce siècle (celui des compagnons)".

Interdiction d'injurier les compagnons

4611. D'après Abou Sa'îd (رضي الله عنه), Il y avait un malentendu entre Khâlid Ibn Al-Wâlid et 'Abdourrahmân Ibn 'Awf comme Khâlid injuria l'autre; l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dit : "N'injuriez pas aucun de mes compagnons, car si l'un de vous dépense (en aumône) une somme égale à un monceau d'or du volume du mont 'Uhud il n'atteindra pas (le même mérite que) celui d'entre eux qui a donné un mudd ou même la moitié d'un mudd".

Récit du menteur de Thaqîf et de son tyran

4617. Récit rapporté d'après 'Asmâ' bint 'Abî Bakr (رضي الله عنهما) : D'après Abou Nawfal, Al-Hajjâj a dit à Asma bint 'Abî Bakr : "Que penses-tu de ce que je viens de faire avec l'ennemi de Dieu?". Elle lui répondit : "Je pense que tu lui as gâché sa vie mondaine et qu'il t'a gâché ta vie future. On me fit savoir que tu appelais ('Abdoullâh Ibn Az-Zubayr) fils de Dhât an-nitâqayn (la femme aux deux ceintures). Par Dieu! C'est moi Dhât an-nitâqayn, je me servais de la première pour pouvoir éloigner la nourriture de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et de Abou Bakr de la portée des animaux. Quant à la seconde, elle n'était autre que celle que toute femme porte et ne peut pas s'en dispenser. Or l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) nous a racontés qu' à Thaqîf se trouve un menteur et un tyran. Quant au menteur, nous l'avons déjà reconnu, et le tyran, je ne pense pas qu'il soit un autre que toi". Al-Hajjâj la quitta sans aucune réplique.

Mérites de la Perse

4618. D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Si la religion était dans la Pléiade, un Perse l'aurait attrapée; - et selon une autre version, un des persans l'aurait certainement trouvée".

Le hadith : "Les hommes ressemblent à un troupeau de cent chameaux où tu ne trouves pas de bonne monture"

4620. D'après Ibn 'Omar (رضي الله عنهما), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Les hommes ressemblent à un troupeau de cent chameaux, où on ne trouve pas un seul servant de monture".

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