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LA MEDECINE PROPHETIQUE

Par IBN QAYYIM AL JAWZIYYA

 

Chapitre XII

 


La cure de la démangeaison et ce qui engendre les poux

 


Dans les deux «Sahihs», sont citées ces paroles de Katada, lui-même rapportant d'après Anas Ben Malek: «Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a autorisé Abdel Rah-man Ben 'Ouf Et El-Zoubair Ben El-'Awamm, qu'Allah soit satis­fait d'eux, de porter la soie vu la démangeaison dont ils souffraient».
Suivant une variante: «Abdel Rahman Ben 'AOuf et El-Zoubair Ben 'Awamm, qu'Allah soit satisfait d'eux, ont porté plainte au Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, des poux qui les oppressaient dans une de leurs expéditions. Il leur permit alors de vêtir des chemises de soie que je les vis porter».
A ces paroles sont rattachées deux questions: une question doctrinale et une autre médicale.                      ;
Quant à la question doctrinale, la Sunna du Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a légitimisé le port de la soie par les femmes alors qu'elle l'a prohibé pour les hommes sauf en cas de besoin ou pour un intérêt prépondérant. Le besoin revient au fait que, durant les périodes de grand froid, l'homme est autorisé à se vêtir de soie s'il ne dispose d'aucun autre habit. Il pourra de même porter la soie en cas de guerre, de maladie, de démangeaison ou de poux. Ceci conformément aux paroles d'Anas.
Le plus véridique des deux récits est probablement celui qui est rapporté d'après l'imam Ahmed car l'origine consiste à la général­isation. Si l'autorisation est certifiée en ce qui concerne une catég­orie de la nation pour une cause déterminée, elle dépassera alors les limites de la nation pour englober toute autre personne qui toucher­ait à cette cause car une disposition déterminée concerne tout ce qu'enveloppe sa cause provocatrice. Celui qui a été pour l'interdic­tion du port de la soie par les hommes dans les cas sus-indiqués a affirmé: les «Hadiths» relatifs à la prohibition sont d'une portée générale alors que les «Hadiths» comprenant l'autorisation concer­nent exclusivement Abdel Rahman Ben 'ouf et Al-Zoubair et i^est probable qu'ils concernent d'autres que ces deux.
Si les deux perspectives sont probables, vaut mieux s'en tenir à la portée générale des Hadiths. Pour cela, certains rapporteurs ont noté: «Je ne sais point si l'autorisation concerne d'autres qu'eux ou pas».
Le plus correct serait d'adopter l'autorisation générale et indéfi­nie car les règles établies par la loi sont considérées comme un usage tant que la spécialisation n'a pas été prononcée et tant que la prohibition ne concerne que ceux qui ont été précisément prohibés.
Tel ces paroles du Prophète adressées à Abi Bourda: «Ceci est une récompense pour toi, mais non pas pour les autres après toi», et tel ces mots d'Allah qu'il soit exalté à son Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, concernant le mariage avec celle qui s'est donnée à lui: «C'est là un privilège pour toi, à l'exclusion des autres croyants» [Coran XXXIII, 50].
L'interdiction de porter la soie était la réfutation de tout pré­texte, c'est pour cela qu'il a été autorisé pour les femmes et en cas de besoin ou pour un intérêt prépondérant.
Telle est la règle de ce qui est interdit pour invalider tout prétexte: il sera permis en cas de besoin ou d'intérêt prépondérant. De même qu'a été prohibé le regard (lascif) pour réfuter le prétexte de l'acte. Seul a été considéré licite ce qui est du à la nécessité ou l'intérêt prépondérant. Egalement a été prohibée la prière surérogatoire durant les temps de prohibition pour balayer toute trace de similitude avec les païens alors qu'elle fut autorisée en raison de l'intérêt prépondérant.
A été également interdite l'usure relative à l'excédent pour invalider tout prétexte défendant l'usure qui provoque un profit dû au retardement de l'acquittement d'une dette alors qu'a été permise l'usure occasionnée par la nécessité tel le cas des «arayas»(1)


Nous nous sommes suffisamment retardés sur ce qui est permis et ce qui est prohibé concernant le port de la soie dans le livre intitulé: «La parure par le port de la soie prohibé ou permis».
(Chapitre): Quant à la question médicale, il est connu que la soie fait partie des médicaments dérivés des animaux et appartient donc à la catégorie des médicaments animaux car elle provient de l'ani­mal. La soie est source de divers intérêts et objet de vénération. Parmi ses spécifités: la fortification et l'égayement du cœur, l'allége­ment de plusieurs maladies cardiaques, la lutte contre la bile noire et les maux qu'elle déclenche. La soie fortifie la vue si on s'en enduit les yeux. La soie brute, qui est utilisée dans l'industrie médicale, est chaude et sèche de premier degré. On a dit: la soie est chaude et humide. On a dit de même: elle est modérée dans le cadre de l'industrie médicale. Si elle est portée en tant que vêtement, elle aura un tempérament modérément chaud et réchauffant pour le corps. Peut-être le corps en ressentira-t-il une certaine froideur.
Al-Razi a dit: la soie renferme plus de chaleur que le lin mais elle est plus froide que le coton et laisse pousser la chair. Tout habit rêche débilite le corps et durcit la peau et vice versa». J'ai dit: les habits sont de trois genres: l'habit qui chauffe le corps et le réchauffe , l'habit qui le réchauffe sans le chauffer et celui qui ne le chauffe ni le réchauffe. Il n'existe aucun habit qui le chauffe sans le réchauffer car ce qui le chauffe est digne de le réchauffer. Les habits confectionnés à partir de poils d'animaux ou de laine chauffent et réchauffent le corps alors que les habits de lin, de soie ou de coton réchauffent sans chauffer. Les habits de lin sont froids et secs tandis que les habits laineux sont chauds et secs. Les habits de coton sont modérément chauds alors que les habits soyeux sont plus souples et moins chauds que le coton.
L'auteur de «La Méthode» a dit: «Le port de la soie ne chauffe pas autant que le coton mais la soie est plutôt modérée». Tout habit lisse est moins chauffant pour le corps et moins contribuant à décomposer tout décomposable et est par la suite digne d'être portée en été et dans les pays chauds.
Puisque les habits soyeux ne sont ni secs, ni raboteux, - qualités présentes dans d'autres tissus -, la soie est utile pour combattre la démangeaison car celle-ci ne résulte que d'une chaleur, d'une siccité ou d'une rugosité. Pour cela, le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a permis à Al-Zoubair et à Abdel Rahman de se vêtir de soie en vue de traiter la démangeaison.
Les habits soyeux n'occasionnent guère l'apparition de poux car le tempérament de la soie est contraire à celui qui donne lieu aux poux.
Les habits qui ne réchauffent ni ne chauffent sont ceux fabriqués de fer, de plomb, de bois ou de terre etc... Si l'on dit: si l'habit de soie est le plus convenable au corps, pour quelle raison la loi parfaite et honorable l'a-t-elle prohibée, cette loi qui a autorisé tout ce qui est licite et prohibé tout ce qui est illicite?
Il a été dit: chaque secte des musulmans répond différemment à cette question.
Ceux qui ont renié les explications et les maximes n'ont pas eu besoin de répondre à cette question puisque l'hypothèse de l'explication est totalement éliminée.
Ceux qui ont attesté les explications et les maximes et qui forment la majorité écrasante ont donné trois réponses distinctes:
D'abord, ceux qui ont répondu que la loi l'a prohibée pour que les âmes supportent d'en être privées et de laisser ceci à Allah car elles en seront gratifiées surtout qu'elles seront données d'autres choses en guise de substitut.
Ensuite, ceux qui ont répondu que la soie a été créée à l'origine pour les femmes au même titre que les atours d'or a été interdite aux hommes à cause de la corruption que comporte l'assimilation des hommes aux femmes. Il y en a d'autres qui disent que la soie a été prohibée en raison de l'orgueil, de l'ostentation et de la fatuité qu'elle implique.
Enfin certains ont affirmé que la soie a été prohibée pour les effets que sa délicatesse provoque et qui sont: la féminité et la mollesse qui sont contraires à la prouesse et la virilité. Revêtue sur le corps, la soie fait acquérir au cœur l'un des attributs féminins. C'est pour cette raison que celui qui la porte est le plus souvent doté des qualités explicites de mollesse, de féminité et de l'apathie, même s'il fait partie des plus nobles, des plus virils et des plus impavides. Le port de la soie réduit ces qualités même s'il ne les anéantit pas foncièrement.
Celui qui est incapable de saisir cette réalité devra se soumettre au sage législateur. Ainsi, la plus correcte des deux affirmations est celle qui dispose qu'un garçon ne devra guère être revêtu de soie car ce fait lui donne le cachet de la féminité.
El-Nassai a cité un hadith rapporté par Abou Moussa Al-Ach'ari que le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a dit: «Allah a autorisé le port de la soie et de l'or aux femmes de ma nation et l'a prohibé pour ses hommes». Suivant une autre version: «Le port de la soie et de l'or a été prohibé pour les hommes de ma nation et permis pour ses femmes».
Dans le «Sahih» de Al-Boukhari, est rapporté d'après Houthay-la: «Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a prohibé le port de la soie et du brocart ou qu'on s'asseoit sur des articles faits en cette matière». Il a dit: «II est permis aux impies dans ce bas monde et sera à vous dans la vie de l'au-delà».
 

 

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