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Les secrétaires assistant le Saint Prophète r

§ 25 Durant la période médinoise de la vie du Prophète la tache de transcrire des lettres et d'assurer la correspondance officielle ne cessa de s'accroître chaque jour en raison des exigences de l'administration de l'Etat et d'autres besoins politiques. De ce fait les nécessite s'accrut d'employer des rédacteurs et des secrétaires de plus en plus nombreux pour assurer d'une manière adéquate ses lourdes fonctions. Il fallait alors dépêcher avec célérité un plus grand nombre de réponses aux lettres et questions provenant des fonctionnaires de la province et aussi il fallait envoyer, depuis le centre vers toutes les directions des instructions promptes et rapides. Puisque même dans des situations graves avec nécessite du secret comme lors de l'hégire vers Médine, du matériel pour écrire, plumes, papier, ou autre était compris dans les bagages du Prophète comme en témoigne ici à l'évidence la lettre de sauvegarde qui fut rédigée et accordée à Surâqah ibn Mâlik (46), il n'y a pas lieu de s'étonner de ce que, plus tard, le nombre des secrétaires se soit beaucoup accru et qu'un organisme régulier de secrétariat ait reçu pour tâche de se consacrer exclusivement à la correspondance officielle du Saint Prophète. Les historiens ont fréquemment rempli des chapitres entiers de listes et de détails concernant le service du secrétariat (47). Certains ont même établi des monographies traitant exclusivement de ce sujet (48) quarante trois noms sont mentionnés, dans ce contexte particulier des Compagnons qui assuraient cette tâche, soit en permanence soit à l'occasion. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner que certains d'entre eux aient été employés uniquement pour transcrire les révélations coraniques nouvelles, que d'autres aient été spécialisée dans la préparation de projets de lettres officielles à soumettre à l'approbation du Prophète, d'autres à comptabiliser l'impôt-zakât et divers revenus de l'état, d'autres à l'enregistrement et à la distribution des objet, acquis comme butin et dépouilles de guerre; certains s'occupaient seulement de la correspondance avec l'étranger comme ce qui concernait les souverains étrangers et les chefs de tribus; certains devaient établir des estimations des récoltes avant la moisson (khars) comme cela a été décrit en détail par l'historien al Mas'ûdi. (49) Nous savons aussi que Zaid ibn Thâbit, obéissant aux ordres du Saint Prophète, avait acquis la connaissance de la langue et de l'écriture hébraïque (50). Car les juifs d'Arabie bien que parlant l'arabe, avaient

(45) Kitâb al-Amwâl (éd. du Caire, 1353 H.) p. 3
(46) Ibn Hichâm, Sira, p. 332

(47) Baladhuri, Ansâb al-Achrâf (éd. du Caire, 1959) I, 531-2 (§1069); Al-Mas'ûdi, at-Tanbîh wa'1-ichrâf, p. 282-3; al Jihchi'yâri, K.al-Wuzarâ'é in loco; Ibn al-Athir, al Kâmil in loco; etc...

(48) Pour des détails, cf. al-Kattâni, at-Tarâtib al-Idâriyah, I, 11-24.

(49) Mas'ûdi, Tanbih, p. 282-3

(50) Ibn Abi Dâwûd, K. aî-Masâhif, p. 3; Dhahabi; Tadhkirat al-Huffa; I, 29 30: Ibn Kathîr, al-Bidâyeh, VIII, 29.

l'habitude d'écrire en caractères hébraïques, ce qu'ils faisaient dans leur correspondance avec le Prophète comme dans les traités ou conventions qu'ils passaient avec lui. Sur l'autorité d'al Mas'ûdi(51) on peut établir aussi que Zaîd ibn Thâbit savait aussi le grec, le perse, le copte et l'abyssin et tenait les fonctions d'interprète auprès du Saint Prophète. Il est à signaler qu'on a trouvé deux lettres du Prophète, en langue arabe, mais en écriture non arabe: l'une est le traité de paix avec Khaïbar, en écriture hébraïque et l'autre est une lettre aux chefs de certaines Tribu du Yémen et celle-ci en caractères musnads. Aucune ne porte la marque du sceau bien que la chancellerie du Prophète disposât déjà d'un sceau; il faut donc penser que ces documents ne sont que des copies des originaux arabes, confectionnées par les Khaïbariens et les Yéménites respectivement pour leur usage courant. Le traité de Khaïbar est à mon avis, un faux et j'en ai parlé dans mes ouvrages «Documents sur la diplomatie musulmane à l'époque du Prophète et des Khalifes orthodoxes» et dans «Le Prophète de l'Islam» Quand au document yéménite, son texte est parfaitement identique au document cité par Ibn Hicham etc. et le Professeur Cohen de l'Ecole de Hautes Etudes, Sorbonne, s'occupe en ce moment de l'étudier et de le publier, peut être au Journal Asiatique).

Le sceau officiel

§ 26 A partir environ de la fin de l'an 6 H/628 on relève les traces de l'existence d'un sceau sur les lettres d'importance officielle. Dans le Sahîh d'al Bukhâri (52) se trouve la narration du fait que lorsque le Prophète r eut l'intention d'adresser des lettres à des souverains étrangers en vue de les convier à embrasser la foi, on lui dit que ces souverains ne prenaient en considération que les lettres sur lesquelles un sceau avait été apposé. Pour ce faire, le Prophète donna l'ordre de confectionner un anneau d'argent portant une pierre fine gravée. Le narrateur, Anas ibn Mâlik avait l'habitude de dire plus tard: « maintenant encore je vois sa blancheur dans la main du Prophète » et les mots gravés sur elle étaient «Muhammad messager d'Allah    », et enfin «la pierre montée sur la bague était du'aqiq, pierre rouge d'Ethiopie»

(51) Mas'ûdi, Tanbih, p.283; Ibn Kathîr, al-Bidàyah. VIII, 29.

(52) Bukhâri, 77:50 (K. libàs, B. Naqsh al Khâtam)

LA REDACTION DU HADITH

§ 27 On n'a jusqu'ici fait mention que de quelques uns parmi les nombreux exemples mettant en lumière les résultats de la politique du Saint Prophète en matière d'enseignement(53) Mais, à présent, ce qui nous intéresse principalement c'est la question de la rédaction du hadith. Le terme hadith couvre non seulement les dires du Saint Prophète mais aussi les récits sur ses actions et encore ce qu'il tolérait chez ses compagnons. Par tolérance on entend le cas où le Prophète voyait un compagnon faire quelque chose et gardait le silence sur cet acte ou même l'approuvait de manière explicite. Chacune de ces trois catégories trouve sa place dans les recueils de hadith. La question à examiner maintenant est la suivante: quand a-t-on commencé à mettre cela par écrit, dans quelle mesure une personne impartiale peut faire confiance à ces recueils de hadiths? Précisément la Sahifah de Hammam, présentée ici, est une telle compilation.

(53) cf. mon article "Educational System in the Time of the Prophet" dans «Islamic Culture» (Haïderabad-Deccan), janvier 1939, p. 48-59 et aussi mon livre "Le Prophète de l'Islam" P. 465-517.

§ 28 .Il est évident qu'il aurait été impossible de prendre par écrit tout ce que le Saint Prophète r a dit, a fait ou toléré. Un recueil aussi complet aurait nécessité un effort surhumain et réclamé des interventions angéliques. «Il y a sur vous des gardiens, certes, de nobles scribes, qui savent ce que vous faites» comme l'affirme le Coran (54). Par ailleurs, déclarer avec scepticisme qu'on n'a rien mis par écrit durant la vie du Saint Prophète r serait faire preuve d'une suspicion poussée à l'extrême, jusqu' aux limites de l'absurde. Comme nous allons le voir, les faits sont tout à fait différents. On ne peut nier que ce que les membres de la Communauté d'illettrés» des premiers musulmans ont enregistré de hadith du Saint Prophète sur la base de ce qu'il ont vu de leurs yeux et entendu de leurs oreilles dépasse de très loin en importance tout ce que les homme appartenant à d'autres confessions ont consigné concernant les récits sur les fondateurs de leurs religions durant leur vie. C'est tout aussi incontestable que l'est un autre fait: même, dès le tout début, la conquête des territoires par les musulmans ou les résultats de leur prédication pacifique de la foi parmi les masse ont été beaucoup plus glorieux que ce qu'ont réalisé d'autres communautés en de semblables domaines. Pour se convaincre, de cela il n'est besoin, ni de crédulité, ni de partialité, et il n'y a aucun mal à se faire un devoir, en tant que chercheur sincère de la vérité, de commencer la recherche par un «je ne sais pas» et de prendre la résolution de ne rien admettre qui ne soit établi de manière irréfutable.

§ 29) Nous avons déjà fait référence à la très mauvaise qualité de l'écriture arabe et au nombre insignifiant des arabes alphabétisés avant l'Islam. Lorsque le Saint Prophète donna

(54) Coran S. 82, v.10-12.

ordre à ses disciples «d'apprendre et enseigner», c'était un défi lancé à des hommes qui, bien qu'illettrés en général, étaient cependant sincères d'intention et diligents en actions. Nous allons voir comment ils se sont merveilleusement acquittés de la tâche qui leur a été imposée.

Hadith mis officiellement par écrit du vivant du Saint Prophète

§ 30 (a) Constitution

Après que les musulmans de la Mecque eussent émigré à Médine ils y posèrent les fondations d'un gouvernement et d'une cité-état. Le Saint Prophète appela en consultation tous les habitants de la région, les immigrés mecquois, les convertis médinois, les Juifs et les Arabes qui n'avaient pas encore embrassé l'Islam, et promulgua une Constitution étatique. C'est la première constitution écrite d'un état dans l'histoire du monde comme nous l'avons souligné plus haut (55) Elle contient des détails sur les droits et les devoirs aussi bien du souverain que des administrés. Elle commence ainsi:

§ 1. Voici un écrit du Prophète Muhammad, Messager d'Allah     qui est (applicable) entre les croyants et les musulmans d'origine qoraïchite et de la ville de Yathrib et ceux qui les suivent (les musulmans), viennent se joindre à eux et prennent part avec eux à la guerre

§ 2. Ils forment en effet une Ummat (nation définie, distincte de tous les autres peuple (du monde) . . .etc.

(55) § 14; voir en général mon livre: «Le Prophète de l'Islam» § 341-358 bis.

Les mots «voici un écrit» (Kitâb) employés ici ne peuvent s'appliquer qu'à un document écrit. Au cours des 47 clauses de cette loi constitutionnelle, les mots «le peuple de ce document (sahifah)» sont répétés cinq fois (56). Il y a aussi la proclamation: «cet écrit (kitab) ne devra protéger ni oppresseur ni pécheur» (57). Il y est spécifié aussi: la plaine (j'auf) de Yathrib constitue un sanctuaire (haram) pour le peuple de ce document (sahifah) (58).

§ 31 Bien que la Constitution ne définisse pas avec précision les limites et les frontières de cette plaine de Yathrib transformée en sanctuaire, c'est à dire en cité-état, il semble que ces frontières aient été définies sur un document écrit à part comme peut-être un décret-loi. En effet Ibn Hanbal cite: (59)

«Râfi' ibn Khadîj rapporte. . . que Médine est un haram (sanctuaire), qui a été rendu haram par le Messager d'Allah    ; ceci est écrit sur une peau Khaulani (yéménite) que nous avons.»

§ 32 Si du point de vue politique, on a trouvé nécessaire de définir les limites et l'étendue de la cité-état originelle, il a été nécessaire en pratique de délimiter concrètement ces frontières. Ainsi al-Natari (60) dans son histoire de Médine note:

(56) cf. § 22,37,39,42 et 46 (trois fois dans cette dernière)

(57) §47

(58) §39

(59) Musnad, IV, 141, no10, Hamidullah, al.Wathâ'iq as-siyâsiyah n° I/a, d'après Muslim etc. . .

(60) Ma ansat aI-Hujrah min Ma'âlim Dâr al Hijrah (MS. 'Arif Hikmat à Médine), ch. «Tahrim al-Madina».

«Ka'b ibn Mâlik. rapporte: le Messager d'Allah     – Allah   se penche sur lui et le prenne en sa sauvegarde - m'a envoyé édifier les bornes-frontières sur les sommets des montages de Makhîd, Hufaïyâ, Dhât al-'Ushaïrah et Taïni» (dans les quatre directions de l'agglomération).

§ 33 (b) Recensement

Peu après l'hégire (émigration à Médine) le Saint Prophète fit recenser tous les musulmans. Al-Bukhâri (61) rapporte une tradition selon laquelle le Saint Prophète a dit:

«Inscrivez pour moi les noms de ceux qui ont adhéré à l'Islam. En conséquence, nous inscrivîmes pour lui les noms de quinze cents personnes».

Ce total semble comprendre les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux. Le rapport précis que le recensement été consigné par écrit; les chiffres nous conduisent à penser que l'événement dut avoir lieu en l'an 1 H/622.

§ 34 (c) Lettres patentes

Des témoignages indiquent que des documents officiel, traités et lettres patentes du Prophète, furent établis même avant l'hégire. Il a été rapporté (62) qu'avant l'hégire, la ville d'Hébron en Palestine fut donnée à Tannin ad-Dar comme fief ou terre octroyée par une charte avec la clause expresse: «Lorsque, par la grâce d'Allah    , cette ville sera conquise, elle sera tienne.»

(61) Bukhâri, 56:181 (K.Jihâd, .B.Kitâbat al-imâm), voir là-dessus l'article de Tayyib Okiç, Islamiyette ilk nûfus sayimi, dans Ilahivât Fakûltesi Dergisi Ankara, 1958-9, T. VII, II-20.

(62) cf. al-Wathâ'iq as-Siyâsiyah, n°43, citant Halabî, Maqrîzi, Qastallani, etc….

§ 35 Au cours du voyage d'émigration du Prophète vers Médine un sauf-conduit fut accordé à Surâqah ibn Mâlik al-Mudliji (63). Egalement, en l'an I H/622 il semble qu'un pacte d'alliance et d'amitié ait été conclu avec la tribu Juhaïnah (au nord de Médine) bien qu'on n'ait pas gardé trace de ce texte. En effet, dans le récit de l'expédition conduite par Hamza en direction de Sif près du port de Yanbû') Ibn Hichâm et d'autres écrivent que Majdi ibn'Amr al-Juhani s'interposa en personne entre les musulmans et les Qoraïchites païens en sa qualité d'allié assermenté des deux parties (murâwadah) (64). Un accord datant de l'an 2 H/623, conclu avec la tribu des Damrah a toutefois été conservé. As-Suhaïli reproduit le texte qui commence ainsi:

«Ceci est un écrit de Muhammad, Messager d'Allah    , adressé aux Banû Damrah (65)»

Des traités de ce genre continuèrent à être conclus tout au long de la vie du Saint Prophète r.(66) IL y eut aussi des choses particulières :

§ 36 En 5 H/627 à l'époque de la bataille du Fossé (Khandaq) on rédigea le projet d'un traité murâwadah) avec les tribus Fazârah et Ghatafân. N'ayant pas été ratifié il devint caduc. (67)

§ 37 La querelle sur la formulation du traité de Hudaïbiyah en l'an 6 H/628 est bien connue, finalement le Saint Prophète ordonna que l'on effaçât quelques mots qui avaient été écrits (68).

(63) cf. al-Wathâ'iq as-Siyâsiyah. n°2. citant Ibn Hishâm, etc... cf. supra § 25.

(64) Ibn Hishâm, Sira, p.419

(65) Al-Wathâ'iq as-Siyasiyah, n0 159

(66) Dans la troisième édition de mon al-Wathâ'iq il y a plus de 300 lettres émanant du Saint Prophète.

(67) Al-Wathâ'iq, no 8

(68) Bukhâri 64:45 (K.Maghâzi B.'Umrat al Qadâ); Tbn Hisham, Sira, p.747; supra § 13 n.

§ 38 Pour ce qui concerne la bataille de Tabûk (Arabie du nord, sur la frontière byzantine) en 9 H/63l les historien rapportent que lorsque Ukaïdir, souverain de Dûmat al-Jandal, conclut un pacte de soumission (69), le Saint Prophète scella le document avec l'ongle ikhatamahu bizufrihi) (70). C'était une pratique courante chez les gens de Hîrah (la moderne Koufah en Iraq), pays d'origine d'Ukaïdir, que d'imprimer sur les documents - en brique en général - non pas la marque du pouce mais celle de l'ongle. Cela produisait une ligne en forme de croissant. Dans les fouilles archéologiques on a découvert des documents pré-chrétiens de contrats gravés sur des briques passées au feu portant non seulement ce signe mais aussi l'explication «l'ongle a été apposé pour homologation» (71)

§ 39 (d) Lettres de prosélytisme

Le Saint Prophète r adressa des lettres à l'empereur byzantin, au Perse Chosroès, à l'Egyptien Muqauqis, au Négus d'Ethiopie et à d'autres souverains pour les inviter à embrasser l'Islam. Parmi ces écrits les originaux des lettres adressées à Héraclius (de Byzance) (72) à Kisra (Chosroès) de Perse,à Muqauqis, au Négus et à al-Mundhir ibn Sâwâ de Bahrain - al-Ahsâ existent encore aujourd'hui et sont bien connues (73). Ibn 'Asâkir écrit (74) qu'AbuTAbbas 'Abdullâh ibn Muhammad avait acquis des habitants d'Aïlah, pour la somme de 300 pièces d'or, l'original du pacte conclu par eux avec le Saint Prophète. Il est dit de Chosroès d'Iran que celui-ci déchira la lettre avant même qu'on la lui ait lue jusqu'au bout (75). Naturellement, il s'agissait dans tous ces cas de documents écrits.

(69) Al-Wathâ'iq, n° 190

(70) Ibn Sa'd, Tabaqât, II/i. p. 120; Ibn Hajar, Isâbah et Ibn 'Asâkir cite par al-Kattâni, at-Tarâtib al-Idâriyah, I, 179.

(71) Oluf Krueckmann, Neue babylonische Recht-und Verwaltungstexte (texte 37, tableau 38); Ch. Edwards, The Hammurabî Code, p. 11, Meissener Babylonien und Assyrien I, 178.

(72) of. mon "La lettre du Prophète à Héraclius et le sort de l'original" dans Arabica. Paris, 1955, p.97 110. Depuis peu, l'original se trouve à Amman en Jordanie.

§ 40 (e) Correspondance avec les Juifs

Nous avons déjà mentionné le fait que- Zaîd ibn Thâbit, le principal secrétaire du Prophète avait appris l'hébreu sous l'ordre du Prophète (76). Nos sources(77) précisent :«Zaîd ibn Thâbit avait appris l'écriture des Juifs et avait l'habitude de lui lire les lettres que le Messager d'Allah     recevait et aussi il écrivait celles que le Messager d'Allah     adressait aux Juifs.»

§ 41 (f) Instructions aux Gouverneurs, etc.

Les besoins et les nécessités de l'administration faisaient que le Saint Prophète devait envoyer de temps en temps aux gouverneurs, aux cadis, aux collecteurs d'impôts et autres dans toute la péninsule d'Arabie, ses directives et ses instructions ou ses réponses consécutives aux questions posées ou aux instructions demandées . Voir quelques exemples dans mon al-Wathâtig.

(73) Pour photographies et discussions voir mon "Le Prophète de l'Islam" §.516-24, 531-41, 574-87 bis, 612-27, 646-52. En partie aussi dans Islamic Culture, octobre 1939, p.427-39 (quelques inscriptions arabes à Médine aux premiers temps de l'Hégire).

(74) Ta'rihh Dimashq (éd. Munajjed), I, 420.

(75) Bukhâri 3:7 (K. 'Ilm, B. ma yudhkar fi'l-munâwalah) ; Tabari, Ta'irkh, I, 1572 (an 6 de l'Hégire), l'original récemment découvert porte cette déchirure.

(76) Bukhâri, 93:40 (K.Ahkâm, B, Tarjamat'ul-hukkâm) ; Abu Dâwûd, 24:2, (K,'Ilm, B. riwâyat hadîth ahl al-kitâb) ; Kattâni, at-Tarâtîb, 1,202-207, citant Tirmidhi et autres; Tabari, Tarihh, I, 1460 (an 4H) Baladhuri, Fiitûh, p. 513, Dhahabi, Tadhkirat al-Huffaz, I, 30, etc. ..

(77) ibid. particulièrement al-Bukbâri.

§ 42 (g) Règles et tarifs des impôts

De nombreuses sources mentionnent que vers la fin de sa vie le Saint Prophète dictait les taux de Zakât c'est-à-dire les taxes dues au gouvernement pour l'agriculture, les troupeaux de menu et gros bétail, les mines, etc. ... mais avant que les ordres pussent être envoyés dans les provinces il rendit son dernier soupir; ce furent Abu Bakr et les califes suivant qui firent appliquer ces mesures. (78) Il dut s'agir seulement de modifications de règles antérieures puisque les références à l'imposition, pour les musulmans, sur ces choses étaient déjà connues auparavant.

§ 43 (h) Traduction du Coran

Dans ce contexte il faut mentionner aussi la traduction du Coran fait par Salmân al-Fârsi. Des Iraniens - on ne sait pas au juste s'ils étaient du Yémen ou de Bahrain (al-Ahsà) Umân, ou d'ailleurs - se convertirent à l'Islam et demandèrent l'autorisation de dire temporairement leurs prières dans leur langue maternelle. Le Persan Salmân al-Fârsi traduisit le premier chapitre (sourate al Fâtiha) et le leur envoya. Le juriste hanéfite bien connu, Chams'ul-A'immah as-Sarakhsi affirme:

«On a rapporté que les Perses ont écrit à Salman al-Fârsi lui demandant de leur envoyer une traduction en perse de la sourate al Fâtiha. Ainsi ces personnes récitèrent cette traduction jusqu'à ce que leurs langues fussent familiarisées avec le texte arabe». (79)

(78) Le texte a été conservé par Abu Dâwûd, ad-Dârqutni, Tabarî, ad-Dârimi, etc. Dans la narration d'Abû Dâwûd (K.zakât) et d'at-Tirmidhi (K.zakât) on lit" «Le Messager d'Allah     mit par écrit la prescription de la taxe-zakât mais mourut avant de l'avoir adressée aux gouverneurs. Il avait lié ce document à son épée. Abu Bakr l'appliqua jusqu'à sa mort; ensuite Umar l'appliqua jusqu'à sa mort. «Dans la narration d'Abù Dâwûd il est ajouté: Az-Zuhri (51-125 H) a affirmé: j'ai lu moi-même: Il fut conservé dans la famille d'Umar et le calife 'Umar ibn 'Abd al-Azîz en obtint une copie». Le document que le calife 'Umar Ibn al-Khattàb (mort en 24 H) 644) avait rédigé a été conservé par Mâlik (mort en 179 H) 795) dans son Muwatta' avec cette précision; «j'ai moi-même, lu attentivement la lettre de Umar sur les taxes-zakât.

Le savant égyptien Farid wajdi se fondant sur une autre référence, précise que Salmân al-Farsi avait fait cette traduction et l'avait envoyée avec la permission du Saint Prophète. (80)

§ 44 Le but de ces exemples est de rassembler diverses traditions et des documents écrits se rapportant au temps du Saint Prophète. Comme nous allons avoir l'occasion de le mentionner à propos de 'Armr ibn Hazm, les Compagnons du Prophète commencèrent à rassembler non seulement les dits du Prophète mais aussi ses écrits.

(79) As-Sarakhsi, Mabsût, I, 37.

(80) Farid Wajdi, al-Adillat al-'Ilimyah 'alâ Jawaz Tarjamat ma'âni al-Qur'ân ilâ al-Lughât al-Ajnabiyah, éd. du Caire, p. 58, citant an-Niyâyah wa'1-Bidâyah (Mais il s'agit en effet d'an-Nihâyah Hâchiyat al-Hidâyah, de Tâjach-Charî'ah (éd. Delhi 1915, I, 86 et n.I), où l'auteur reproduit le texte précité d'as-Sarakhsî, cite partie de la traduction persane (à savoir ) et ajoute: «après avoir écrit cela, Salmân le présenta au Prophète, puis l'envoya aux Persans; et le Prophète ne lui fit pas de reproches. Ainsi est dit dans al-Mabsût. Relevons que ni le texte imprimé d'al-Mabsût d'as-Sarakhsî, ni les manuscrits de cet ouvrage qui se trouvent à Istanbul et que nous avons consultés ne contiennent cette addition).

Occassions fortuites de mise par écrit

§ 45 Al Bukhâri et plusieurs autres sources (81) ont rapporté qu'en l'an 8 H/629, à l'occasion de la conquête pacifique de la Mecque, le Saint Prophète prononça un discours sur les droits et les devoirs de l'humanité et d'autres sujets importants. Un homme du Yémen, Abu Chah, qui était présent à ce moment, dit «O Messager d'Allah    , je te prie à faire mettre cela par écrit pour moi»; « Le Prophète, en conséquence fit transcrire le sermon pour lui. Le texte exact de son ordre était «Mettez-le par écrit pour Abu Chah».

§ 46 Il a dû y avoir des cas où un Compagnon du Prophète, ne résidant pas à Médine, vint à la métropole pour un bref séjour et, à son retour, emporta avec lui quelques notes mises par écrit concernant ce qu'il avait entendu du Saint Prophète, ou même des instructions particulières pour lui-même ou pour son groupe. Parmi les habitants de Médine, le peuple du commun comme les cultivateurs, les ouvriers, les artisans, etc. qui n'avaient ni aptitude particulière ni goût pour les lettres et les activités intellectuelles, devaient à telle ou telle occasion avoir été si profondément impressionnés par une certaine harangue, ou une phrase particulière qu'ils avaient dû en faire prendre note par écrit pour pouvoir s'y référer plus tard. On peut dire que de tels cas constituent des occasions fortuites de la mise par écrit du Hadith du vivant même du Saint Prophète.

 

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